C’est un matin d’harmattan. Le ciel est pareil à une tôle percée. Le vent souffle au travers et fait grincer la terre. Les hommes sont fous, rendus féroces comme des bêtes. Sur la piste, les moteurs des 4x4 hurlent, mitrailleuses chargées, cadavres abandonnés au fond des puits. Oumar Ball expose à Dakar « la Meute »,
Côte d’Ivoire / Peinture / Eric Bruly / C’EST A CA QUE TU RESSEMBLES
Des visages, encore des visages, parce qu’au fond nous ne sommes que ça. Visages posés sur la phrase, instantanés d’une pensée singulière, commencement du mot et visage. Le « A » que la bouche ne confond pas avec le O et qui lui dessine l’angle affirmatif. Eric Bruly Bouabré...
EDITO / CECI N’EST PAS UN TABLEAU
Méfiez-vous des trop bons élèves. C'est tellement bien écrit, dessiné, tellement puissant, il récite si joliment, malgré son jeune âge. Mais au final... on s'aperçoit que c'est juste un petit malin.
Inde / Peinture / Pramod Prakash, un tableau… / UNE SECONDE AVANT L’ILLUSION HUMAINE
Vous auriez tort d’imaginer que ce vacarme de couleurs rime à rien. C’est même tout le contraire. Un matin, dans cette clarté de la décision, Pramod Prakash plonge au fond de lui-même une lame colorée. Il en ressort avec l’évidence que la conscience de soi est une illusion.
Ethiopie / Exposition / Peinture / Dereje Shiferaw / C’EST AINSI QUE LES CHOSES SE PASSENT
Son visage est silencieux. Sa bouche, ses yeux, ses sentiments sont arrêtés, masqués dans une masse sombre, dérobés. Dereje Shiferaw peint cette réalité. Rien d'autre. Il ne fait ici aucun autre travail que de dire combien cette histoire est insupportable.
Egypte/ Photographe / Amina Kadous / LA VERITE AU FOND DU PUIT
Le temps qui passe, le temps qui revient, le temps perdu, gaspillé, en lambeaux, le temps qui court… Le temps qui n’est plus. Toute la question photographique d’Amina Kadous est dans cette interrogation. Elle pose sur la matière temporelle et fluctuante un appareil capteur de tressaillements.
Maroc / Plasticienne / Ghizlane Sahli / DANS LE VENTRE, AU FOND DE LA MER
Le monde fonctionne de façon organique. Ce process est universel et concerne aussi bien le végétal, l’animal que la pierre. Guizlane Sahli part de cette évidence, qui lui paraît assez bien résumer notre passage au travers de ce monde. Elle sourit, parce qu’il ne s’agit pas seulement de l’homme.
Ghana-Pays de Galles / Plasticienne textile / Anya Paintsil / DANS CETTE LANGUE QUI EST LA MIENNE
L’enfance s’y prête à merveille. Aucun des personnages qui l’habitent n’est figuré d’une manière unique. C’est une période d’expérimentation. Dans le monde d’Anya Paintsil, il en est ainsi. L’espace et ceux qui évoluent à l’intérieur portent les noms de ses frères et sœurs. Ils sont mamans et marins, ils ont des visages interchangeables, de culture africaine autant que galloise
Haïti / Edition / Kevin Pierre et Barbara d’Antuono / « DANS MON CERCUEIL, J’ETAIS COUCHE SUR LE DOS … »
Sur ce bateau, deux mains dessinent la nuit, dans les mots et dans les couleurs. L’une consulte les cartes et l’autre nourrit les oiseaux qui reconnaissent les rivages. Un jour, Kevin Pierre a rencontré Barbara d’Antuono. Dans le mât, les oiseaux observent.
Maroc / peinture / Aziz Azrhai, un tableau… / LE JOUR QUI NAÎT
Il arrive un moment… De la même façon que la lumière (début du jour), que la paix (bombardements qui s’arrêtent), que la naissance (cri de l’enfant unanime, à cet instant la couleur s’impose et ne souffre plus d’aucune contestation. Aziz Azrhai regarde aujourd’hui son tableau. Deux ans se sont écoulés.
Burkina faso / Agnès Tebda, un tableau…/ AUCUN AUTRE CHEMIN N’EST POSSIBLE
Pourquoi sort-il de son palais ? Vers quelle terre promise emmène-t-il ces gens ? Agnès Tebda ne dit rien. Ou plutôt elle pose un titre. « naaba ges yan »,
RDC / Peinture / Mwenze Kibwanga / LA LIBERTE POUR PERSPECTIVE
Et puis la toile s’est ouverte, elle est devenue possible, sans contrainte extérieure, affranchie des lois habituelles de la perspective et de la proportion. Quatre ans après l’ouverture du Hangar, Mwenze Kibwanga en est l’un des premiers résidents.