USA / peinture / Diana Kurz / UN JOUR, LA BARBARIE S’ARRÊTE !

De nombreux tableaux de Diana Kurz mettent en scène des animaux. La peintre américaine vit avec eux une relation émotionnelle. Sauvages ou proches, elle pose sur eux un regard affectueux. Des chiens l’entourent, elle regarde des chevaux dans l’enclos, des oiseaux sur un arbre et Dixie qui la fixe de ses grands yeux. Un critique compare celle-ci au tableau de Renoir, d’un petit chien dans les bras d’une jeune fille. L’innocence se dégage de ces travaux, mais Diana ne se limite pas à cette figuration naïve.

Dans les années soixante déjà, elle dénonce radicalement ce que l’homme fait subir à l’animal. A l’image de l’écrivain polonais Isaac Bashevis Singer, elle pourrait reprendre cette phrase tirée de son roman « Ennemies » : « Ce que les nazis ont fait aux Juifs, l’Homme le fait à l’animal. » C’est exactement ce qu’elle écrit dans une lettre adressée à la rédaction : « (…) Parce que je crois au droit de tous les animaux d’être traités avec respect et compassion, je suis végétalienne et végétarienne depuis 1967. Dans certains de mes travaux, j’ai décrit le mépris barbare et cruel pour la douleur et la destruction causées aux animaux à diverses fins de consommation dans notre société. » Et sa peinture parle alors de ce crime. Singes destinés aux laboratoires d’expérimentation, veaux condamnés à l’abattage industriel, animaux de toutes sortes pris au piège de fer… Un crime organisé, rationnellement conduit, l’impunité absolue pour les tortionnaires, des victimes précipitées dans l’abîme. « L’Eternel Treblinka », écrivait Singer.

« Dans certains de mes travaux, j’ai décrit le mépris barbare et cruel pour la douleur et la destruction causées aux animaux à diverses fins de consommation dans notre société. «  Diana Kurz

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Dans la Torah, il est demandé aux hommes de n’infliger aucun souffrance à toute forme de vie. Le Talmud précise aussi que le Shabbat doit être un jour de liberté pour ces créatures de Dieu, « qu’elles puissent paître et se réjouir des beautés de la nature. » En voyant ces peintures à la fois tendres et cruelles, on repense à la phrase d’Alassane Konté (Mali) qui dit : « 𝘓𝘢 𝘱𝘦𝘪𝘯𝘵𝘶𝘳𝘦 ? P𝘰𝘶𝘳 𝘮𝘰𝘪, 𝘤’𝘦𝘴𝘵 𝘣𝘦𝘢𝘶𝘤𝘰𝘶𝘱 𝘥’𝘪𝘯𝘯𝘰𝘤𝘦𝘯𝘤𝘦, 𝘦𝘵 𝘭𝘢 𝘱𝘳𝘰𝘵𝘦𝘤𝘵𝘪𝘰𝘯 𝘲𝘶’𝘰𝘯 𝘥𝘰𝘪𝘵 𝘢𝘶 𝘷𝘪𝘷𝘢𝘯𝘵 𝘲𝘶𝘪 𝘯𝘰𝘶𝘴 𝘦𝘯𝘵𝘰𝘶𝘳𝘦. » Ce regard de Diana Kurz et sa peinture sont d’une nature spirituelle et historique. Quand Hitler programme la Solution finale, il fait appel à un éleveur de poulets. Revenons au tableau alors. Sur un coussin rouge, Lola s’endort. Humanisme.

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RC (ZO mag’)
Photos : © D. Kurz
https://www.dianakurz.com/

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