Autriche-USA / peinture / Diana Kurz / LE TEMPS QU’IL FAISAIT, LE JOUR DU MASSACRE

Comment faut-il le dire ? De quelle couleur est le ciel d’été au-dessus de l’entrée d’Auschwitz ou de Dachau ? Quel son fait la rivière sous les murs du ghetto ? En 1938, au moment de l’Anschluss (annexion de l’Autriche par le 3ème Reich), les parents de Diana Kurz quittent Vienne. Durant ces semaines, la Gestapo a arrêté entre 3500 et 4800 juifs pour les envoyer dans des camps. Le scénario se précise, comme une sorte de répétition à la monstruosité. Dans l’une de ses interventions, Eichmann promet une répression impitoyable. Les synagogues sont dévastées, les magasins brulés et les cimetières profanés.

Diana Kurz avait deux ans. De 1989 à 2003, elle est allé chercher dans les albums de famille, des portraits de ceux qui ont disparu. Tous n’ont pas pu quitter l’Autriche. Une nuit, un matin, la Gestapo a commencé de remplir ses camions.

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Aux disparus, aux engloutis, aux humiliés, Diana Kurz ouvre son tableau. Un homme entouré de ses enfants, une petite fille sage qui regarde un livre d’images, une mère, une sœur, dans une robe claire, tellement claire. Quelle lumière y avait-il dans cette pièce la veille et le jour du drame, quand les bourreaux lèvent le fouet, quand la gueule du four est ouverte ? Est-ce que les oiseaux chantent, et la rivière aussi et les nuages pâles… Diana Kurz peint le drame immense, dans cette Autriche qui applaudit des deux mains et jette dans la vitrine les pierres, et sur les visages, crache sa haine. Quel joli temps faisait-il ?

« J’ai souvent été frappée par l’ironie du fait que des choses terribles et indicibles se produisaient alors que le ciel était bleu, que le temps était beau, que les oiseaux chantaient, etc. » Diana Kurz

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Austria-USA / painting / Diana Kurz /
THE WEATHER ON THE DAY OF THE MASSACRE

How should it be said? What color is the summer sky above the entrance to Auschwitz or Dachau? What sound does the river make under the walls of the ghetto? In 1938, at the time of the Anschluss (annexation of Austria by the 3rd Reich), Diana Kurz’s parents left Vienna. During these weeks, the Gestapo arrested between 3,500 and 4,800 Jews to send them to camps. The scenario becomes clearer, like a sort of repetition of the promised monstrosity. In one of his interventions, Eichmann promises ruthless repression. The synagogues are devastated, the shops burned and the cemeteries desecrated.

Diana Kurz was two years old. From 1989 to 2003, she searched family albums for portraits of those who disappeared. Not all of them were able to leave Austria. One night, one morning, the Gestapo started filling up their trucks.

To the disappeared, to the swallowed up, to the humiliated, Diana Kurz opens her painting. A man surrounded by his children, a wise little girl looking at a picture book, a mother, a sister, in a light dress, so light. What light was there in this room the day before and the day of the tragedy, when the executioners raise the whip, when the mouth of the oven is open? Do the birds sing, and the river too and the pale clouds… Diana Kurz paints the immense drama, in this Austria which applauds with both hands and throws stones in the window, and on the faces, spits its hatred. What nice weather was it?

“I have often been struck by the irony that terrible and unspeakable things happen when the sky is blue, the weather is fine, the birds are singing, etc. » Diana Kurz

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RC (ZO mag’)
Photos : © Diana Kurz
https://www.dianakurz.com/

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