La nécessité de la bonté est au cœur du travail d’Owanto. Elle en est l’énergie fondamentale. Cette conviction traverse toute l’œuvre d’Owanto. L’artiste franco-gabonaise n’a cessé d’en parler depuis 2009, au moment où elle représente le Gabon à la Biennale de Venise. L’exposition a pour titre « le phare de la mémoire » ou en langue « Go Nogé Méné ». Ce n’est qu’un titre, bien sûr, mais sa formulation ne tient pas au hasard. Dans son catalogue, la galerie Ca Oro avait alors écrit : « Pour Owanto, la maison est le meilleur laboratoire pour concevoir et construire l’amour, une matière première d’une importance vitale pour la compréhension mutuelle dans le monde. Cet atelier, dans lequel les mères sont symboles d’unité et de courage, est une métaphore de l’espoir qu’un monde meilleur est possible (…) »
Les expositions d’Owanto sont rares, mais elles laissent à chaque fois une lumière persistante. La présentation de « Flowers » en 2016 a ainsi frappé les esprits. Cette fois, elle aborde la question de la violence faite aux femmes. « Flowers » l’exprime sur de grands panneaux photographiques noirs et blancs. Il s’agit du collage entre le corps de jeunes femmes et des fleurs dont on imagine aisément la symbolique. Cette couleur est très éphémère. Selon l’ONU, plus de 200 millions de jeunes femmes ont subi des mutilations génitales. Si la tendance est en recul, la pratique n’en persiste pas moins. En 2020, « Flowers » sera la première exposition de l’artiste à la galerie Sakhile &Me, dans le prolongement de celle montrée au Cap (2019) au Zeitz museum. C’est donc un long travail qui s’étend sur près de trois décennies et qui utilise différents médiums (métal, peinture, photographie, vidéo… ).

Pour concevoir et construire l’amour, une matière première d’une importance vitale pour la compréhension mutuelle dans le monde.
Cette fois, son travail est de rassembler. Autour des thématiques qui parcourent son travail (la fraternité, l’empathie, la nécessaire évolution), elle rassemble avec la galerie Afronova (Capetown) quatre photographes sud-africaines. Le titre emprunte à un quartier de Libreville, tout près de la voie express. En saison des pluies, les maisons sont inondées. Les camions circulent indifférents vers le port minéralier. Ozangé marque la nécessité de garder nos yeux ouverts.
RC (ZO mag’)
Photos : Courtesy AFRONOVA GALLERY
« J’ai compris que ces photographies portaient un sens symbolique et ambivalent. Elles représentaient une cérémonie, une célébration, mais elles révélaient aussi la douleur. Je voulais faire entrer le passé dans le présent pour ouvrir un dialogue important. » Owanto
Elsa Bleda, Phumzile Khanyile, Alice Mann and Dimakatso Mathopa, OZANGÉ, 1st Biennial of African Photography, curatrice Owanto, jusqu’au 29 janvier 2023, Malaga (Espagne).
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Repères:
Owanto est née en 1953 à Paris, d’une mère gabonaise et d’un père français. Elle passe son enfance entre le Gabon et l’Europe : France, Grande-Bretagne, Monaco et Espagne.
En 2009, Owanto représente la République du Gabon à la 53e Biennale de Venise avec son exposition Le Phare de la Mémoire – Go Nogé Mènè.
Expositions sélection :
2021: Flowers MO SEX, NY , New York, USA.
« Une exposition intimiste », galerie Bohams, Paris.
Investec Cape Town, Afrique du sud.
Un(e) air(e) de famille, musée d’art et d’histoire Paul Eluard, Saint-Denis, France
Panneaux publicitaires rues de Paris
2016: «Flowers», Conseil National, Monaco.
2015: «L’Atelier de l’artiste» Solo exhibition en collaboration avec Yusto-Giner, Gallery Art, Marbella OFF, Espagne.
«Imago Mundi, Made In Spain», Biennale de Venezia / CAC, Luciano Benetton / Foundation and CAC Málaga, Giorgio Cini Foundation, Málaga, Espagne.
2014: «Donde vamos», Performance, Elmo following a Street Art Action MAUS
“Callejon con Salida”, “Off the OFF Dak’Art”, Sénégal.
«Here, Now», 5e Biennale de Marrakech, Dar Rhizlane Palace, Marrakech, Maroc.
2012: «Où Allons Nous? », Curated byRocco Orlacchio, Voice Gallery, Marrakech, Maroc.
2011: « El Faro de la Memoria», Vigo Espacio Atlantico, Galería Maior, Owanto Project Room, Espagne.
«El Faro de la Memoria», Galería Maior, Palma de Mallorca, Mallorca, Espagne.
2009: «The Lighthouse of Memory– Go Nogé Mènè», 53e Biennale de Venise, Pavillon du Gabon. Italie.
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