Sénégal / Plasticien / Laye Ndiaye / DES FILETS, CAPTEURS DE MEMOIRE

Ce sont des choses très ordinaires qui font naître l’idée. Un sculpteur tunisien, Mourad Zaraï, qui rentre au pays évoque un jour ces cordages que les paysans pendent aux arbres. De ces liens, ils se servent pour seller les chevaux et tenir les charges. Le plasticien leur trouve une réelle beauté, en accord avec la terre, avec l’histoire du lieu et les mains qui l’écrivent.

De la même manière, Laye Ndiaye tresse le bois et les herbes. Il pourrait s’agir de beaucoup de choses. Elles renvoient au champ, aux palissades qui séparent les parcelles, aux nasses des pêcheurs jetées dans la lagune. Elles disent le quotidien des hommes, leur travail et leur peine. Le bois est là, qui retient des bandes de lumière. Le treillage du filet habille l’invisible proie, le sentiment du monde, dans un récipient d’ombres. Est-ce un capteur de mémoire ou une cage à oiseaux ?

Ce qui sert à délimité le terrain, à parquer les animaux et honorer les dieux. Quotidiens et créatifs.

Depuis le commencement de son travail, Abdoulaye procède ainsi entre l’artisanat et la création. Un temps, il a travaillé avec son épouse, puis il s’est démarqué de la forme utilitaire pour en venir à ces créations. « 𝘑𝘦 𝘮𝘦 𝘴𝘶𝘪𝘴 𝘵𝘰𝘶𝘳𝘯𝘦́ 𝘷𝘦𝘳𝘴 𝘭𝘦𝘴 𝘧𝘢𝘣𝘳𝘪𝘤𝘢𝘯𝘵𝘴 𝘥𝘦 𝘱𝘢𝘭𝘪𝘴𝘴𝘢𝘥𝘦𝘴, 𝘭𝘦𝘴 𝘤𝘰𝘯𝘴𝘵𝘳𝘶𝘤𝘵𝘦𝘶𝘳𝘴 𝘥𝘦 𝘮𝘢𝘪𝘴𝘰𝘯𝘴 𝘵𝘳𝘢𝘥𝘪𝘵𝘪𝘰𝘯𝘯𝘦𝘭𝘭𝘦𝘴 𝘰𝘶 𝘤𝘦𝘶𝘹 𝘲𝘶𝘪 𝘧𝘰𝘯𝘵 𝘥𝘦𝘴 𝘤𝘢𝘨𝘦𝘴 𝘱𝘰𝘶𝘳 𝘭𝘢 𝘱𝘦̂𝘤𝘩𝘦. 𝘓𝘦𝘴 𝘮𝘢𝘵𝘦́𝘳𝘪𝘢𝘶𝘹 𝘱𝘦𝘶𝘷𝘦𝘯𝘵 𝘥𝘪𝘧𝘧𝘦́𝘳𝘦𝘳, 𝘮𝘢𝘪𝘴 𝘭𝘦𝘴 𝘵𝘦𝘤𝘩𝘯𝘪𝘲𝘶𝘦𝘴 𝘴𝘰𝘯𝘵 𝘭𝘦𝘴 𝘮𝘦̂𝘮𝘦𝘴. 𝘊𝘦 𝘲𝘶𝘪 𝘮’𝘪𝘯𝘵𝘦́𝘳𝘦𝘴𝘴𝘢𝘪𝘵, 𝘵𝘦𝘯𝘢𝘪𝘵 𝘢𝘶𝘹 𝘮𝘢𝘵𝘪𝘦̀𝘳𝘦𝘴. 𝘖𝘯 𝘢 𝘶𝘯𝘦 𝘨𝘳𝘢𝘯𝘥𝘦 𝘲𝘶𝘢𝘯𝘵𝘪𝘵𝘦́ 𝘲𝘶𝘪 𝘱𝘦𝘶𝘷𝘦𝘯𝘵 𝘴𝘦𝘳𝘷𝘪𝘳 𝘦𝘵 𝘲𝘶𝘪 𝘱𝘦𝘳𝘮𝘦𝘵𝘵𝘦𝘯𝘵 𝘶𝘯𝘦 𝘨𝘳𝘢𝘯𝘥𝘦 𝘭𝘪𝘣𝘦𝘳𝘵𝘦́ », explique-t-il.

Dans le quotidien de la vie, chargés de sens et de fonctions, sacrés et profanes… contemporains.

Saly Mbour n’est certainement pas l’endroit de la petite Côte qui a gardé ses racines intactes. C’est un lieu plutôt aseptique, comme on en voit sur les catalogues touristiques. Même le vent de l’Atlantique ne s’y reconnaît plus. Est-ce l’une des raisons qui pousse Abdoulaye à interroger ces matières, les plus anciennes? Dans ces pièces rescapées, pièges à mémoire, pierres angulaires, l’oiseau continue de voler.

« 𝘭𝘦𝘴 𝘧𝘢𝘣𝘳𝘪𝘤𝘢𝘯𝘵𝘴 𝘥𝘦 𝘱𝘢𝘭𝘪𝘴𝘴𝘢𝘥𝘦𝘴, 𝘭𝘦𝘴 𝘤𝘰𝘯𝘴𝘵𝘳𝘶𝘤𝘵𝘦𝘶𝘳𝘴 𝘥𝘦 𝘮𝘢𝘪𝘴𝘰𝘯𝘴 𝘵𝘳𝘢𝘥𝘪𝘵𝘪𝘰𝘯𝘯𝘦𝘭𝘭𝘦𝘴 𝘰𝘶 𝘤𝘦𝘶𝘹 𝘲𝘶𝘪 𝘧𝘰𝘯𝘵 𝘥𝘦𝘴 𝘤𝘢𝘨𝘦𝘴 𝘱𝘰𝘶𝘳 𝘭𝘢 𝘱𝘦̂𝘤𝘩𝘦. 𝘓𝘦𝘴 𝘮𝘢𝘵𝘦́𝘳𝘪𝘢𝘶𝘹 𝘱𝘦𝘶𝘷𝘦𝘯𝘵 𝘥𝘪𝘧𝘧𝘦́𝘳𝘦𝘳, 𝘮𝘢𝘪𝘴 𝘭𝘦𝘴 𝘵𝘦𝘤𝘩𝘯𝘪𝘲𝘶𝘦𝘴 𝘴𝘰𝘯𝘵 𝘭𝘦𝘴 𝘮𝘦̂𝘮𝘦𝘴. 𝘊𝘦 𝘲𝘶𝘪 𝘮’𝘪𝘯𝘵𝘦́𝘳𝘦𝘴𝘴𝘢𝘪𝘵, 𝘵𝘦𝘯𝘢𝘪𝘵 𝘢𝘶𝘹 𝘮𝘢𝘵𝘪𝘦̀𝘳𝘦𝘴. «  Laye Ndiaye

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RC (ZO mag’)
Photos: L. Ndiaye.
Contact : (20+) Laye Ndiaye | Facebook

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