RDC / Discussions sur l’art / Stéphane Kabila KyowaLE TABLEAU N’A PAS ETE PEINT EN UNE FOIS

L’art, c’est d’abord du désir. Une envie de voir, de découvrir, d’inventer, une faim visuelle, sonore, intellectuelle, de plonger dans une « histoire ». Puis viennent les mots, la transmission. Forcément, ça amène tout autre chose. Qui prononce ces mots? Est-ce l’artiste ? Est-ce la galerie ? Un critique africain ou bien un spécialiste occidental ? Quel est son vocabulaire et sur quoi repose-t-il? L’art et son reflet en somme, son écho, son message traduit. Vous savez ce que c’est, la traduction, il faut toujours s’en méfier.


Depuis trois ans, Stéphane Kabila Kyowa conduit des recherches sur ce champ miné. Trois ans de discussions, qui sont autant de rencontres que de performances, dans cette question tellement simple: que vais-je voir et qui va me le montrer ?
A l’origine, Stéphane évoque un souvenir, et c’est suffisamment explicite : « Géométrie du désir, Une ar(t)chéologie du savoir », nait d’un constat que je fais à la bibliothèque du Centre d’art Waza (Lubumbashi). La plupart des ouvrages sur l’art sont rédigés par des non-Africains, et de plus ces ouvrages sont quasiment inaccessibles aux Africains. Le désir, il commence là, dans cette question de la réappropriation. Comment s’approprier de l’art, partant de l’expérience de chacun de nous, de nos pleins et de nos vides.  » En somme d’échapper à l’emprise du livre et de revenir à une perception antécédente. Avant…

Des territoires oubliés de la mémoire et des sens, comment renaît l’idée de création et de découverte ?


Le mot art-chéologie trouve alors son explication. Dans ces strates les plus profondes, on doit tomber sur des éléments de compréhension, que la transcription occidentale efface, avec plus ou moins de complaisance. L’art n’est jamais gratuit. Détournement de l’avion assuré, destinations changées à la dernière minute.


Durant ces trois années, Stéphane Kabila Kyowa et ses amis ont mené des expériences dans deux villes: Lubumbashi (RDC) et Livingstone (Zambie). Ces discussions qui associent toutes les couches de la société et tous les médiums créatifs, ramènent en lumière des évidences. L’art n’a pas la même fonction ici et ailleurs, son esprit voyage dans quantité de directions, les formes qu’il revêt intègrent des logiques diverses et sans lien avec la figuration d’autres peuples. La politique, les époques, les chamboulements divers et variés génèrent tous des distorsions. Certaines couleurs disparaîssent.


En partie financé par l’université de Bergen (Norvège), ce corpus semble sans fin (endless), à l’image d’un immense fleuve qui coule. Il traverse ce paysage considérable et à peine cartographié de la mémoire. Il serait intéressant de l’entendre nous raconter sa progression. Ce qui est possible. Des vidéos des conversations sont disponibles, des enregistrements sonores peuvent illustrer des expositions. Les données seont également être consultables par le biais du site Internet. Enfin, à celles et ceux qui souhaiteraient y participer, les prochaines performances seront ouvertes, physiquement ou en ligne. La possibilité pour tout un chacun de s’immerger dans ce fleuve de l’art, de se l’approprier et d’entretenir son désir.

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« Géométrie du désir, Une ar(t)chéologie du savoir », Stéphane Kabila Kyowa.
RC (ZO mag’)
Photos: S. Kabila Kyowa
Contact: stephanekabilakyowa@gmail.com
Tél.: +243 998 445 363

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