Avant de commencer une journée, jeter un oeil sur une chose apaisante. Pourquoi ne pas fonctionner de cette façon ? Il ne s’agit pas d’un exercice thérapeutique mais d’une fenêtre ouverte qui change l’air de la pièce et dissipe les toxines. Souvent la peinture de Meron Engida agit de cette façon. On regarde, on observe ces visages aux grands yeux, ces lèvres posées sur des mots tranquilles. Parfois des femmes se retrouvent et s’assoient ensemble sur une natte. Ça s’appelle « Solidarité », et ça résume parfaitement la philosophie de l’artiste.

« Les enfants et les agneaux sont le vocabulaire visuel que j’utilise pour exprimer mon innocence et mon pardon. J’ai l’intention de créer un dialogue sur la diversité et les femmes.Mon envie est d’écouter leurs expériences, de libérer des mots, qui apportent le réconfort, l’empathie, la curiosité de l’autre. » Sa dernière série s’inscrit donc tout entière dans cet esprit. Ces femmes assises représentent toutes les tribus de l’Ethiopie. Leurs langues et les coutumes diffèrent mais leur entente est parfaite.
Dans cette galerie paisible, la famille est une vertu inébranlable, que la peintre associe aux ocres, aux terres de sienne, dans une lumière transversale et des teintures de tissus. « C’est une célébration d’humanité« , que la toile diffuse. Il est huit heures du matin. La journée vient juste de commencer. On regarde la toile, on regarde la fenêtre ouverte et les arbres remplis d’oiseaux.

RC (ZO mag’)
Photos Morton Fine Art et M. Engida
https://www.mortonfineart.com/artists