Cameroun / Sculpture / Jonas Sakouyou / RAYONNEMENT ATOMIQUE, PLAFOND PLANÉTAIRE

Aucune frontière ne régit la pensée et la création. Ces oiseaux sont libres de leurs mouvements. Ils picorent ici et là, se passionnent pour la lumière, sans souci des partitions. Jonas Sakouyou est né à Foumban, à l’ouest du Cameroun. Africain et curieux de tout. A propos de ses derniers travaux, qui fonctionnent en partie sur la récupération, il lui arrive de citer Marcel Duchamp ou Pablo Picasso, aussi bien que son professeur Joseph Francis Sumegne. Ce n’est pas le drapeau qui l’intéresse, chiffon dérisoire, mais le cheminement. Et son travail respire tout entier ces vents pluriels.

C’est dans les livres qu’il a découvert l’art occidental, auquel il fait parfois référence. Mais c’est dans sa rue, à l’angle de sa vie, au froissement des papiers et des tôles usagées, qu’il a construit son travail. Quel parcours tout de même ! Orphelin de naissance, laissé pour compte, tout se fait au courage chez lui. On imagine que l’identité personnelle, la recherche de points repères, tiennent une place importante également. Il en parle peu. Nous sommes là pour voir ses masques, petits personnages rigolards et rapiécés, rescapés de l’immense Poubelle, en quête d’un royaume. Ce qui tombe bien, on en a justement un qui leur est réservé.

Le recyclage de Jonas Sakouyou consacre depuis 2019 une large place au plastique. Celui dont on fait les seaux, les bassines, les bidons, et pleins d’autre contenants, prêts à recevoir la matière liquide et créatrice. Ces récipients découpés et rassemblés, couturés de multiples et souriantes cicatrices, respirent un formidable dynamisme. Certains vous diront que ça nous rappelle Romuald Hazoumé. Mêmes choix explosifs, même rayonnement atomique !

Certainement, il y a une forme de parenté, mais le travail de Jonas est très personnel, en ce sens qu’il fonctionne sur un aspect composite. C’est ici le fragmentaire qui donne l’âme. Et puis cette caricature permanente des couleurs. L’une des dernières séries s’appelle « Polyclinique » et elle aborde justement la violence urbaine. Une autre se nomme «Androïd.com ». Parce que demain, c’est aujourd’hui … et que, franchement, mieux vaut regarder Jonas Sakouyou que faire confiance à l’avenir !

Roger Calmé (ZO mag’)
Photos : © Jonas Sakouyou

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