A-t-il réalisé un tableau ou bien deux ? Est-ce la même scène ? Au même moment? Dans cette représentation sociale, Mumpasi Meso construit l’œuvre en deux parties bien distinctes. Et puis on se rend compte que la cohérence est totale. Il s’agit bien de la même réunion. Des gens se sont regroupés et abordent ensemble un sujet. Seulement, il vient à l’esprit qu’ils ne sont pas tout à fait dans le même temps.« 𝘚𝘪 𝘯𝘰𝘶𝘴 𝘷𝘰𝘶𝘭𝘰𝘯𝘴 𝘷𝘪𝘷𝘳𝘦 𝘥𝘦 𝘧𝘢𝘤̧𝘰𝘯 𝘤𝘰𝘩𝘦́𝘳𝘦𝘯𝘵𝘦, 𝘪𝘭 𝘧𝘢𝘶𝘵 𝘢𝘴𝘴𝘰𝘤𝘪𝘦𝘳 𝘢̀ 𝘯𝘰𝘵𝘳𝘦 𝘱𝘳𝘦́𝘴𝘦𝘯𝘵 𝘤𝘦𝘶𝘹 𝘲𝘶𝘪 𝘯𝘰𝘶𝘴 𝘰𝘯𝘵 𝘱𝘳𝘦́𝘤𝘦́𝘥𝘦́𝘴. 𝘈𝘭𝘰𝘳𝘴 𝘭𝘦 𝘱𝘢𝘴𝘴𝘦́ 𝘥𝘦𝘷𝘪𝘦𝘯𝘵 𝘱𝘳𝘦́𝘴𝘦𝘯𝘵 𝘦𝘵 𝘪𝘭 𝘢𝘪𝘥𝘦 𝘢̀ 𝘤𝘰𝘯𝘴𝘵𝘳𝘶𝘪𝘳𝘦 𝘭𝘦 𝘧𝘶𝘵𝘶𝘳, » explique l’artiste. « 𝘐𝘭 𝘦𝘴𝘵 𝘥𝘰𝘯𝘤 𝘵𝘳𝘦̀𝘴 𝘪𝘮𝘱𝘰𝘳𝘵𝘢𝘯𝘵 𝘲𝘶𝘦 𝘭𝘦𝘴 𝘈𝘯𝘤𝘦̂𝘵𝘳𝘦𝘴 𝘯𝘰𝘶𝘴 𝘢𝘱𝘱𝘰𝘳𝘵𝘦𝘯𝘵 𝘤𝘦𝘵𝘵𝘦 𝘴𝘢𝘨𝘦𝘴𝘴𝘦, 𝘲𝘶’𝘪𝘭𝘴 𝘯𝘰𝘶𝘴 𝘪𝘯𝘥𝘪𝘲𝘶𝘦𝘯𝘵 𝘭𝘦 𝘤𝘩𝘦𝘮𝘪𝘯 𝘢̀ 𝘴𝘶𝘪𝘷𝘳𝘦, 𝘦𝘵 𝘯𝘰𝘶𝘴 𝘭𝘦𝘴 𝘤𝘰𝘯𝘴𝘶𝘭𝘵𝘰𝘯𝘴 𝘥𝘰𝘯𝘤, 𝘯𝘰𝘶𝘴 𝘭𝘦𝘶𝘳 𝘥𝘦𝘮𝘢𝘯𝘥𝘰𝘯𝘴 𝘭𝘦𝘶𝘳 𝘢𝘷𝘪𝘴. 𝘑’𝘢𝘪𝘮𝘦 𝘣𝘦𝘢𝘶𝘤𝘰𝘶𝘱 𝘤𝘦 𝘵𝘢𝘣𝘭𝘦𝘢𝘶, 𝘱𝘢𝘳𝘤𝘦 𝘲𝘶’𝘪𝘭𝘴 𝘱𝘢𝘳𝘭𝘦 𝘥𝘦 𝘤𝘦𝘵𝘵𝘦 𝘤𝘰𝘦𝘹𝘪𝘴𝘵𝘦𝘯𝘤𝘦. »
Comme à son habitude, (et de la manière que son père lui a appris), Mumpasi Meso travaille selon deux techniques parentes. Un cutting multicolore pour la représentation moderne, et un collage monochrome, rehaussé d’encre pour l’évocation ancienne. Dans cette « Afrique ancestrale », la partie de droite est comme la surface d’une eau dans le mouvement instable des particules. C’est éclatant de couleurs, mais ça demande à se stabiliser. De l’autre côté de la paroi, dans le collage brun des éléments, le calme est revenu. Les paroles sont mesurées, le dessin trouve son équilibre. En somme, il n’y a pas de cloisonnement au temps. De s’en convaincre, permet une navigation paisible.
Afrique ancestrale, 2, 6m x 1, 90m, technique mixte et collage, 2020.
RC (ABA mag’)
Photos : © Mumpasi Meso
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