Catalogne / peinture / Xevi Solà Serra / ICÔNES

Cet homme marche au-travers d’un champ clair et coloré, comme un paquet de bonbons acidulés. Sa veste est d’une couleur identique à celles des oiseaux et des sapeurs. Il sifflote, parce que sa gaieté naturelle et sa légèreté l’aideront à reconnaître le vrai du faux. En fait, tout est faux, manipulable à souhait. Tout est comédie et Xevi Solà Serra peint cette mascarade qui n’a d’autre identité que celle de la « doxa », la parole officielle, la Pravda du Vatican. Dans cette perspective, le peintre a commencé par le dessin, puis il a introduit la couleur, comme un effort supplémentaire dans le traitement des formes et des sentiments. Les couleurs sont violentes, complémentaires à la potentialité permanente du crime. La complexité grandissante du processus tient d’une volonté narrative de plus en plus aigüe.

Les femmes sont nues, mais exemptes de toute sexualité. Des mecs traînent en arrière-plan, dans des décors sortis de la périphérie.

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Le peintre serait-il surréaliste ? C’est possible, à moins que sa sensibilité soit celle d’une anarchiste, d’un poseur de bombes acryliques, interdit de séjour dans les îles de l’enfer et du paradis. Dans ce monde qui est le sien, les femmes entre deux eaux, entre deux âges, jouent de la flûte avec le bec de l’oie. Au travers de cette réalité, adepte de la montre molle et de la joyeuseté paranoïaque, la peinture de Serra figure des personnages sous tranquillisant, vides et inquiétants. Les femmes sont nues, mais exemptes de toute sexualité. Des mecs traînent en arrière-plan, dans des décors sortis de la périphérie. Ils portent des vêtements fatigués. A en croire les architectures (américaine et victorienne), il y a fort à parier que ce rivage sert de préambule à la catastrophe. Dans un proche avenir, vu le délabrement de l’humanité, le Catalan s’intéressera aux paysages ! Des personnages, des maisons vides, des campagnes sous neuroleptique. Il est possible que la terre s’ouvre et que commence un film. Le dernier témoignage. Parce que c’est de ça qu’il s’agit.

« Présente dans l’inconscient collectif de « La Chute de la maison Usher » de Poe ou de « Psycho » d’Hitchcock, la maison sur la colline devient un troisième personnage, un témoin silencieux de la scène, une menace voilée, et même un plus grand danger si l’on considère que les personnages tournent le dos à la maison. »  Xevi Solà Serra.

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RC (ZO mag’)
Photos by courtesy Xevi Solà Serra
https://www.facebook.com/xavier.s.serra

A lire : https://galerie-tokonoma.fr/xevi-sola-serra/
et l’interview parue dans Coeval Magazine : https://www.coeval-magazine.com/coeval/xevi-sola

Repères :
Xevi Solà Serra est né en 1969. Il a étudié à l’école des Beaux-Arts de Barcelone.

2022 : Xevi Solà: Marfa Invitational, Voltz Clarke.
            Xevi Solà Serra’s Solo Exhibition, Alzueta Gallery, Barcelone, Espagne.
2020 : MUTE, Alzueta Gallery, Barcelone.
            Untitled, Palau de Casavells, Girona, Espagne.
2019 : The most beatiful city, Galeria Esther Montoriol, Barcelone.
            Solo exhibition in Galeria Montez Francfort, Allemagne.
2018 : Pan y Circo, Galeria Inox, Rio de Janeiro, Brésil.
2017 : Solo exhibition in Tokonoma Galerie, Paris, France.
            Jungles, Galeria Esther Montoriol, Barcelone.
2016 : Dual pathology, Yiri Arts, Taipei, Taiwan.
            Pintura sobre pintura, Galeria Inox, Rio de Janeiro.
2015 : Decameron, Yiri Arts, Taichung, Taiwan.
            De dentro, Galeria Inox, Rio de Janeiro.
2013 : Agadoisó, Galeria Inox, Rio de Janeiro.
2010 : Bel-Air, Galeria Victor Saavedra, Barcelone.
2009 : Exterior amb freak, Espai zer01, Olot Art’s Museum, Olot, Espagne.