Tunisie / peinture / Ghada Chamma / DE CETTE MER, TON VENTRE ACCOUCHE

La mer, maternelle et aquatique, lieu et aliment. La matrice. Celle qui inspire Ghada Chamma est dans cette beauté moléculaire, infiniment grande et microscopique à la fois, fondamentale, puisqu’elle augure la première métamorphose. Il faut bien un commencement à cette histoire de la vie. Une figuration pour en saisir une partie du mystère. Juste un fragment compréhensible. Sous ce crayon acrylique, dans cette couleur qui est celle de la chimie organique, la plasticienne réécrit le chapitre inaugural que toute femme recèle. Prolongement (infiniment grand et petit), à la fois temporel et spatial, le dessin (et la sculpture) renvoient l’image échographique. C’est à ce moment-là, dans cette palpitation que tout a commencé.

« Pour moi, l’exploration de l’infiniment petit a le pouvoir de révéler l’intimité des êtres et des choses. », dit-elle dans un des (très rares) textes que les sites ont pu publier. La jeune femme aurait pourtant quantité de choses à dire sur cette plongée mystérieuse. Comme l’explique dans son travail Ghizlane Sahli (Maroc), et selon un mode d’émerveillement similaire, dans « La mer(e), origine du monde », « cette molécule est ce qui reste, une fois que l’on se débarrasse de toutes les scories que sont les acquis culturels, religieux, identitaires. » L’artiste tunisienne plonge dans la même verticalité et le même questionnement, de comprendre de quelle incertitude nous sommes, pour qu’une semblable beauté soit à l’origine et au jour présent, dans un écho possible. Un prolongement qui nous sauve.

Dans cet infiniment petit, le prolongement qui nous sauve. Humanité moléculaire.

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La beauté n’est rien qui ne renvoie pas à ce paysage qui est en chacun de nous, la première brique et la première immensité. De poser ainsi l’équation, de lui trouver une possibilité graphique autant que musicienne ou littéraire, c’est aller dans le sens de la vie. Le hasard ne fait rien sans que la nécessité le soutienne. De cette beauté biologique, coralienne et éthérée, la peinture de Ghada est l’enfant.

« C’est dans le silence que le corps est traversé par cette immensité qui l’ouvre sur une nouvelle dimension de l’imaginaire. Et voilà que l’image commence à se lever lentement, maille après maille. Pendant tout ce temps, les impressions qui la soutiennent perdurent dans mon esprit et l’alimentent. » Ghada Chamma

Roger Calmé (ZO mag’)
photos : © Ghada Chamma

Repères
Ghada Chamma est née en 1985 à Tunis. Elle est diplômée des Beaux-Arts de l’Institut Supérieur des Beaux-Arts de Tunis. En résidence « Cité Internationale des Arts Paris » (d’octobre 2016 à septembre 2017).
Vit et travaille en Tunisie.
https://www.singulart.com/fr/artiste/ghada-chamma-26983

Expositions (sélection)
2014 : Turbulences, collection Imago Mundi, Villa Borghèse, Rome, Italie.
2016 : The Art Of Humanity, Pratt Institute New-York, USA.
            « Free Falls », La Galerie à ciel ouvert-Le Théâtre de l’Espace, Tunis, Tunisie.
2017 : Tribe 17 International Art Festival à Londres
2018 :  « Contemporary Landscape » au Cica Museum en Corée du Sud. Galerie Yosr Ben Ammar et la Galerie de la Bibliothèque Nationale de Tunisie.
2020 : « Lineages II », Galerie Yosr Ben Ammar, Gammarth, Tunisie .
            « Traces II », Galerie Yosr Ben Ammar, Sousse, Tunisie.
2021 : « You Are The Dance », Galerie Yosr Ben Ammar.

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