Zum Malen gibt es keine Alternative. Willi Hope ist unnachgiebig. Dass Malen Freude und Schmerz gleichermaßen bringt, ändert das nichts? Wir können nicht anders. Mai war gestern, und Willi sitzt vor der Zeitung. Was macht er im Leinwand? Kein Maiglöckchenzweig, sondern eine schlesische Landschaft. Wir sagen dieses Wort, weil es eine „Bergwerk“ Farbe dunkler Herkunft ist. Die Tabelle hat keinen Titel. Ein Platzregen fällt, schwarz wie ein Schlackenhaufen. Zwei vom Sturm geschwollene Körper, die aus dem Kanal gezogen wurden, gehen vorbei. Zwei Wolken, Glöckner.
Willi Hope war ausgegangen, um Kartoffeln zu kaufen. Er eilt nach Hause, denn dieser Regen wird gnadenlos sein. Die Bürste geht in flache Schlammbereiche, um ihre glänzenden Pfützen zu verteilen. Die Bürste ist eine große Schlange, die im Wasser des Kanals spült. Wie in diesem vorherigen Gemälde (Forschungsstation im Eis 03) gibt der deutsche Maler diese extreme Einsamkeit der Landschaften und der sie bewohnenden Kirchen wieder. Die Zusammensetzung ist ungefähr die gleiche wie bei einem länglichen Körper. Schau hinter diesen Platzregen: ist es nicht ein Schieferturm, der sich schief erhebt? Das Liegerad ist da, im steinernen Inneren, unter der dunklen Flut. Für einen Moment denkt man an jene Gemälde von Van Gogh, der die Landschaften Hollands malte, die Pflüge, die Gläubigen unter den Fratzen des Himmels. Es sind dieselben Gesichter, die das schlechte Wetter in dichten Grüppchen auf dem Platz versammelt.
Mittags öffnet Willi in der schlauen Beschwichtigung einen dunklen und bitteren Wein. Sein Gemälde besteht aus zwei gleichen Teilen, die Hass und Liebe sind, zwei Fäuste aus Ton, die der Sturm wegfegt.
Lift up, Öl auf Leinwand, 0,42 x 0,30 m (1. Mai 2023)
LA PLUIE NOIRE EMPORTE L’EGLISE
Il n’y a pas d’alternative au fait de peindre. Willi Hope est catégorique. Que la peinture amène pour part égale la joie et la douleur, n’y changera rien ? On ne peut pas faire autrement. Le Premier mai, c’était hier, et Willi est assis devant le papier. Quel fait-il sur la toile ? Aucun brin de muguet, mais un paysage de Silésie. Nous dirons ce mot parce que c’est une couleur « mineure », d’extraction sombre. Le tableau n’a pas de titre. Il tombe une averse, noire comme un crassier. Deux corps tirés du canal, gonflés par l’orage, passent. Deux nuages, sonneurs de cloche.
Willi Hope était sorti acheter des pommes de terre. Il se dépêche de rentrer, parce que cette pluie sera sans pitié. La brosse va dans des aplats de boue étaler ses flaques luisantes. Le pinceau est un large serpent, qui se rince dans l’eau de la rigole. Comme sur ce précédent tableau (Research station in the ice 03), le peintre allemand rend cette extrême solitude des paysages et des églises qui les habitent. La composition est un peu la même, comme pour un corps allongé. Regardez à l’envers de cette averse : n’est-ce pas un clocher d’ardoise qui se dresse tout tordu. Le gisant est là, dans l’intérieur de pierre, sous le déluge obscur. Un instant, on pense à ces tableaux de Van Gogh qui peignait ainsi les paysages de la Hollande, les labours, les dévotes sous les grimaces du ciel. Ce sont les mêmes visages que le mauvais temps rassemble en groupes épais au parvis.
A midi, dans l’apaisement sournois, Willi ouvre un vin noir et amer. Sa peinture est faite de deux part égales qui sont la haine et l’amour, deux poings de glaise que l’orage balaie.
Lift up, huile sur toile, 0, 42 x 0, 30 m (1er mai 2023)
RC (ZO mag’)
Photos : © Willi Hoppe
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Repères :
Will Hoppe est en 1956 à Hambourg (Allemagne), vit et travaille à Munich (Allemagne).
De 1986 à 1992, il suit des études de peinture et de sculpture à l’Académie des Beaux-Arts de Munich, avec le professeur Helmut Sturm. Il a obtenu un Master en Beaux-arts.
https://www.majorwilco.com/
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