Makoto Oshima est un peintre sans mot. Le sentiment de ses toiles n’articule pas cette volonté. Il peint l’état, l’instant d’une matière ou d’une clarté sur la terre. Peut-être lui vient-il l’idée de transformation aussi, parce qu’elle est inhérente à la matière originelle. La mer fonctionne aussi de cette façon, et les volcans qui sont des dieux. Les dieux parlent peu. Dans le temps qui précède, peut-être, mais aujourd’hui, beaucoup moins. L’abondance des mots ne leur convient pas. Les hommes parlent à leur place et Oshima semble penser qu’il est préférable de se taire. Le charabia est contraire à l’harmonie de la toile.
Pendant mille ans, les toiles de Makoto Oshima ont été dans les gestes des paysans, dans les saisons qui font vivre les villages. C’est un peu comme dans la peinture chinoise de Mi Li Nan ( 瀰力男) qui parle du village Yuli, jour après jour, le long des grands marais, des fleuves gris et de ce ciel qui coule dans la même immobilité. Des outils sont posés. Dans l’ombre, des travailleurs se reposent. Makoto Oshima a cette même qualité « immersive », parce que le paysage déborde et remplit l’âme tout entière. Mais au contraire de son confrère, il donne au mouvement une forme organique, qui suggère que l’intérieur et l’extérieur sont faits d’une matière similaire, que la joie et les reliefs déploient des tonalités parentes. Cette harmonie rend son abstraction vivante. Ce sont des corps ouverts-fermés, des contractions qui viennent du profond, chargées d’oxydes et de mutations. Un jour, les dieux sont là et se penchent sur eux-mêmes. Au fond de cette eau, coule un ciel.
« Mes peintures célèbrent le paysage original de la terre où je suis né et où j’ai grandi ; une campagne japonaise où l’homme et la nature ont coexisté en harmonie pendant mille ans et l’une des rares zones épargnées par le développement industriel. »

« C’est comme si l’on s’était transformé en dieu; un créateur façonnant l’environnement qui les entoure. Avec un esprit calme et observateur, je m’engage dans un dialogue avec moi-même, incorporant la puissance de la terre dans mon corps. » Makoto Oshima
,

Roger Calmé (ZO mag’)
Photo : © Makoto Oshima
https://www.facebook.com/profile.php?id=100038425237090
Site web : https://makoto-art.stores.jp/
Repères :
Makoto Oshima est né en 1964 au Japon.
Il est diplômé de l’Université préfectorale des arts d’Aichi (B.F.A Peinture, 1988) .
Expositions (sélection) :
2001 : Exposition du Grand Prix Morikazu Kumagai (Japon).2002 Excellent Prix à l’exposition de Gifu
2003 : Exposition d’art Mihama (Japon).
2004 : Toyota Art Exhibition Art Triennale.
2005 : Ymehiroba Haruhi Art Biennale
Exposition personnelle Musée Haruhi d’Aichi.
2006 : Art à Nagoya
Prix supérieur à l’exposition du Grand Prix du Musée royal d’Ueno.
Exposition Biennale du Kojin Toneyama Memorial Prize.
Triennale d’art de Jinzukyo
Exposition personnelle Galerie Garaku, Aichi.
2007 : Prix de la galerie Daikokuya à l’exposition NIKA.
2011 : Finaliste au Grand Prix Morikazu Kumagai Exhibition.
2013 : Exposition personnelle O Gallery . Tokyo.
2016 : Prix 5/R Gallery Exposition NIKA.
2019 : Grand Prix Mihama Art Exhibition.
2020 : Exposition personnelle Galerie Kookse Helsinki, Finlande.
2021 : Exposition FINO POEMU M.A.D.S Galerie Milano, Italie.
Group Exhibition, Gallery Azura, Madrid, Espagne.
2022 : Interconnexion et intuition, Agora Gallery, New York, USA.
Laisser un commentaire