Mali / Plasticien / Amadou Opa Bathily, un tableau… / ET LA FEMME SE MET A DANSER

Moriba était l’époux de Yassa. Voilà une façon très simple et très réelle pour parler des derniers travaux du plasticien malien Amadou Opa Bathily. Moriba est une figure emblématique de la culture mandingue et sa femme Yassa aussi. La légende de leur union s’est répandue depuis des siècles au travers de l’Afrique de l’ouest. Amadou l’évoque ainsi : « Cet homme est un bon exemple. Il incarne la responsabilité et la pureteé du sentiment. Et son épouse est de la même qualité. La légende repose sur ce socle. » A la mort de ce couple, leur sépulture est devnu un lieu de pèlerinage. Pour s’attirer leur protection, les parents donnent à leurs enfants, le prénom du garçon ou de la famille. Ils se rendent alors au tombeau et font des offrandes. Le « Mouroukalamina » qui officie aux sacrifices leur assure alors la protection.

Dans son travail de plasticien, Amadou Opa Bathily s’attache toujours à des narrations quotidiennes, dans lesquelles chacun(e) peut se reconnaître. Moriba et Yassa est de celles-ci. L’histoire est si bien ancrée qu’elle a donnée lieu également à une danse de remerciement. Cette dernière porte le même nom, le « moribayassa ». « Ce rythme est également appelé le « rythme des folles ». Lorsqu’une femme fait un vœu et qu’il se réalise, elle doit danser et chanter moribayassa. Elle parcourt alors le village, habillée en haillons. À la fin de la danse qui peut durer des heures, elle se change et enterre ses vêtements au pied d’un arbre. »

Le choix de l’histoire n’est pas anodin. Pour l’artiste malien, la création contemporaine reflète l’inscription identitaire. Il propose ensuite une autre forme, des couleurs, un support temporelle différent du traitement habituel. Opa Bathily reste donc attaché à cette conjugaison du tissu, de la peinture et du collage, le plus à même de traduire la lumière et le sentiment. Il choisit ensuite une tonalité qui traduise la puissance passionnelle. Ce n’est pas une histoire anodine ou mélancolique, mais une communion charnelle où le rouge et l’orangé sont de la même nature que le djembé. Car cette percussion tient le rôle de pulsation cardiaque, amoureuse, charnelle. Elle est le sang de Yassa et de Moriba, qui les unit et leur donne leur immortalité. Le djembé est le lien des hommes et femmes mandingues avec la terre originelle. C’est de cela qu’Opa Bathily parle aujourd’hui, dans son langage contemporain.

Moriba-yassa / Croisade avec la déesse des Femmes. Technique mixte (collage, tissus, peinture acrylique), 134cm/134cm (2023).

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RC (ZO mag’)
Photos: collection de l’artiste.
https://africarty.com/artists/amadou-opa-bathily/
A lire aussi : https://zoes.fr/2021/05/16/mali-plasticien-amadou-opa-bathily-le-froissement-du-metal/

Repères :
Amadou Opa Bathily est né en 1985, au Mali.
Il est diplômé de l’Institut national des arts (INA) et du Conservatoire des arts et métiers (CAMM-BFK) de Bamako,

Expositions collectives et individuelles :
2021 : Exposition Quartier Libre, Bamako (Mali).
            Foire Akaa, Paris (France)
            Ségou’Art, Ségou (Mali).
2022 : Exposition collective en Lituanie avec Tumo Galerijna, Vilnius (Lituanie).
            L’art est un jeu d’enfant , Institut américain Temara,  Rabat (Maroc).
            Trans-Saharan Routes, Musée Abderrahman Slaoui, Casablanca (Maroc).
2023 : Exposition Top 10, de la galerie Médina, Bamako.
            Transmission par African.arty, Sofitel Marrakech actuellement 2023

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