Allemagne /Peinture-dessin / Peter Padubrin-Thomys / NE ME DIS PAS OU NOUS SOMMES

« Je ne te demande pas d’où tu viens et tu ne me dis pas où nous sommes ». Le titre de cette peinture de Peter Pudubrin-Thmoys ne serait-il pas le meilleur indice avant d’écrire un seul mot. Au début ? Il faudrait parler avec Peter de la gravure. Sentir le bois, se souvenir de la forme perdue qui est une technique qui remonte au siècle d’avant et que Picasso a largement utilisé en linogravure notamment. Pour faire simple, il s’agit d’une plaque que l’on grave et que l’on enduit de couleur, avant de l’imprimer. Au passage suivant, une nouvelle gravure imprime un second dessin, et ainsi de suite. A la fin la plaque est détruite, ce qui rend impossible toute reproduction ultérieure de ce travail. Quand au support, Peter Padubrin-Thomys choisit des bois anciens, de la récupération, qu’il trouve dans les granges et les débarras. Des morceaux de vieux et même des planches pour le petit-déjeuner.

Ensuite, il y a le dessin et la peinture. Où sommes-nous, demande celui qui regarde et celui qui fait lui répond que ce pré appartient à une vache du nom de Cloé. Le dessin est celui d’un homme qui rêve qu’il est possible de perdre son chemin et de voler sur des avions en papier. Des vaches donc pâturent dans des nuages verts et blancs, des hommes pêchent et laissent tomber le poisson dans la bouche de leur épouse. Il se développe dans cette histoire des faits extraordinaires, dans des couleurs innocentes, translucides, mais totalement probables, parce que c’est de la peinture et qu’elle a toujours raison.

Des vaches donc pâturent dans des nuages verts et blancs, des hommes pêchent et laissent tomber le poisson dans la bouche de leur épouse.

Le Frankfurter Grafikbrief parle dans un article « de son désir débridé de fable, autour de la figure humaine et de sa physionomie. Il aime montrer le visage humain en utilisant l’exemple d’enfants dont les traits ne sont pas encore figés et contrôlés, qui peuvent encore exprimer leurs sentiments dans des grimaces et révéler des déchirements, des émerveillements ou des intelligences non dissimulés. » Sans doute y-a-t-il des choses entendues, il y a très longtemps, dans une cuisine de ferme, sur la table de bois et la planchette qui sert à couper le pain. Les vers ont creusé depuis des tunnels innombrables. Parfois leur petite tête sort et regarde le monde gigantesque. Il se peut que Peter Padubrin-Thomys ait une pensée pour eux, quand il fait le ciel bleu et son gardien de troupeau, pensif et sautillant. Tout un univers se remet à fonctionner. Et l’enfant dit : ON N’ATTEND PAS, ON COMMENCE (*).

(*) Morgenzeichnung (dessin du matin), WIR WARTEN NICHT, WIR STARTEN

,

Roger Calmé (ZO mag’)
Photos : © Peter Padubrin-Thomys
https://www.facebook.com/peter.padubrinthomys

Repères :
Peter Padubrin-Thomys est né en 1968 à Halle/Saale (Allemagne).
Il a étudié de 1986 à 1993 les techniques d’impression : linogravures et gravures sur bois. Puis il s’est consacré aux collages (1993 à 1995).
Membre de l’association Wasgau eV. actif à Dahn.

Laisser un commentaire

Entrez vos coordonnées ci-dessous ou cliquez sur une icône pour vous connecter:

Logo WordPress.com

Vous commentez à l’aide de votre compte WordPress.com. Déconnexion /  Changer )

Photo Facebook

Vous commentez à l’aide de votre compte Facebook. Déconnexion /  Changer )

Connexion à %s

Site Web créé avec WordPress.com.

Retour en haut ↑

%d blogueurs aiment cette page :