Panneaux coulissants, paravents, toiles tendues, mouvements au travers. Possible circulation. Masami Hayasaki conduit son travail dans l’épaisseur du champ. Une chose recouvre l’autre. Ce que nous voyons et ce que nous sommes, tend à être recouvert, enfoui, dans une épaisseur qui conserve et dérobe en même temps. Aucun texte ne nous accompagne dans ce questionnement. Nous sommes face à ces toiles immenses et il est possible qu’une vague non moins considérable vienne à recouvrir la salle, le tableau et tous les souvenirs que nous en avions.
Deux travaux sont donc en rapport. L’un concerne une jeune femme japonaise, qui est à l’image de ce (somptueux) pays, une schizophrénie flagrante allant d’Egon Schiele aux héroïnes des bandes dessinées. Avec une infinie délicatesse, Masami Hayasaki évoque cette sensibilité. L’espace flottent dans des lavis d’ocre et de cendre, le trait au charbon de bois confère une grande fragilité à ses mains qui hésitent, à son visage d’adolescente et ses yeux-puits.
L’un(e) et l’autre ne sont pas de la même matière, ni du même instant, mais ils s’aspirent et se recouvrent.
La couleur qui recouvre alors le premier tableau est une abstraction charnelle, un flot de rose et de désirs. Il est possible que l’on reconnaisse dans cette masse organique une étreinte. Deux corps qui se rassemblent et aboutissent. Parce qu’il sera toujours question de ça, de cette possible réconciliation. L’un(e) et l’autre ne sont pas de la même matière, ni du même instant, mais ils s’aspirent et se recouvrent.
,
Placard / 02, acrylique, pastel sur toile, 0, 41 cm x 0, 41 cm (2021)
« Placard », exposition solo de Masami Hayasaki, galerie Liv Art, Matsuyama (Ehime, Japon). RC (ZO mag’).
Photo : Masami Hayasaki
contact : https://www.facebook.com/masami.hayasaki0217
zoes.fr 
Laisser un commentaire