USA / photographe-peintre / Sara Austin / ENTRE NOS DOIGTS, LE VISAGE REDEVIENT POUSSIERE

So few elements are available. No gallery, if not a brief passage on a platform; no site that we can consult. Where to find his work, and understand the path taken? The newspapers do not seem to devote an article to him. And yet the works are there. Every day, in the silence with which she surrounds herself, Sara Austin puts online portraits that are hers. The permanence of the message raises a first question.
And then there is this gravity, constant, in a superimposition of photography. It's a guess, nothing more. Is it a look at old moments, in situations that have evolved. Disappearance, separation, estrangement... This would be a combination of memory, sadness, possible regret and fate. Does Sara Austin wonder about what we become? A distance is established. Like a window between the subject and the gaze. Between what was and what is. Like this young man and his companion at the time. They seem happy. What have they become ?

Melancholy. Because the photograph has yellowed, its surface cracks, scratches alter the beauty of this face and the feeling that inhabits it. Sara Austin (herself) is partly conjugated in the imperfect. This life that passes and leaves us as witnesses, able to record acceptable cruelty, and that no one can avoid. No seduction is possible. Under the vast New Mexico sky, our faces are on the ground and the wind is blowing on them. The wind and the light, already ancient.

Tellement peu d’éléments sont à disposition. Aucune galerie, si ce n’est pas un bref passage sur une plateforme ; aucun site que l’on puisse consulter. Où trouver son travail, et comprendre le chemin entrepris ? Les journaux ne semblent pas lui consacrer d’article. Et pourtant les œuvres sont là. Chaque jour, dans le silence dont elle s’entoure, Sara Austin met en ligne des portraits qui sont les siens. La permanence du message pose une première question.

Et puis il y a cette gravité, constante, dans une superposition de la photographie. C’est une hypothèse, rien de plus. S’agit-il d’un regard posé sur des instants anciens, dans des situations qui ont évolué. Disparition, séparation, éloignement… Cela tiendrait à la fois du souvenir, de la tristesse, d’un possible regret et de la fatalité. Sara Austin s’interroge-t-elle sur ce que l’on devient ? Une distance s’établit. Comme une vitre entre le sujet et le regard. Entre ce qui a été et ce qui est. A l’image de ce jeune homme et sa compagne de l’époque. Ils semblent heureux. Que sont-ils devenus ?

La mélancolie. Parce que la photographie a jauni, que sa surface craquelle, que des rayures altèrent la beauté de ce visage et du sentiment qui l’habite. Sara Austin (se) conjugue pour partie à l’imparfait. Cette vie qui passe et nous laisse comme témoins, capables d’enregistrer la cruauté acceptable, et que nul(le) ne peut éviter. Aucune séduction n’est possible. Sous le ciel immense du Nouveau-Mexique, nos visages sont en terre et le vent souffle dessus. Le vent et la lumière, déjà ancienne.

RC (ZO mag’)
Photos : © Sara Austin
https://www.facebook.com/SaraeLunita

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