Syrie / peinture / Ibrahim Barghoud / CE QUI ME REVIENT DE TOI

Il faut regarder ce visage à demi effacé, avec beaucoup d’attention. Les toiles d’Ibrahim Barghoud parlent de l’absence. Un matin, un pan entier de la réalité a disparu. Il s’agit d’une maison, d’un jardin, d’un morceau de son propre visage. La vie, le village, le chemin qui y mène, tes mains. Juste ce visage que le temps recouvre.

Jusqu’en 2012, Ibrahim Barghoud enseignait à Damas aux Beaux-Arts et tenait une chaire au Centre culturel arabe. Deux ans plus tôt, il avait supervisé la restauration d’une muraille dans la vieille ville et la construction d’un jardin d’enfant dans un monastère (Mar Takla). Depuis, les informations sont parcellaires. Il vit à Vienne (Autriche). En juin dernier, il exposait ses travaux à la librairie Albert’s, Aichholzgasse 19. Son site FB porte en banderole ce souhait que l’art puisse aider à la liberté. C’est aussi le nom de l’association culturel dont il s’occupe et où il enseigne la calligraphie arabe, durant les mois d’été. Une vie. Loin de la Syrie qui est son pays, et pour lequel il n’y a guère d’espoir de retour.

« Visages, interchangeables. Visages de victimes, au hasard, comme la guerre l’exige. Couleurs sourdes et identités délavées. Ne peut être attribué à une personne en particulier. Cela n’a pas d’importance non plus, car la souffrance est la souffrance. Avant cela, dit-il, il avait peint des sentiments qui se reflétaient dans les yeux. », a écrit Daniela Noitz dans Meinbezirk.

,

La peinture de Barghoud est dans un anonymat profondément humain. Au contraire d’une masse indifférente, ces personnages témoignent de la condition des peuples. Dans une palette de couleurs qui refuse le drame et le deuil, il montre à voir ce qui subsiste, ce qui résiste, et la parole que cette résistance suggère. Ce sont des femmes et des hommes en marche, des groupes qui se rassemblent, et qui retrouvent du sens. Cette abstraction échappe au vide et reprend pied. Elle est dans cette mère qui tient un enfant, dans cet homme qui rentre d’un champ… Un instant vous l’apercevez. Barghoud donne à voir la vie!

RC (ZO mag’)
Photo : © Ibrahim Barghoud
Contact : ibrahim831969@gmail.com

سوريا / رسم / ابراهيم برغود
ما الذي يعيد إليّ منك

عليك أن تنظر إلى هذا الوجه نصف الممتلئ باهتمام كبير. تتحدث لوحات إبراهيم برغود عن الغياب. ذات صباح ، اختفى قسم كامل من الواقع. إنه منزل ، حديقة ، قطعة من وجهه. الحياة ، القرية ، الطريق الذي يؤدي إليها ، يديك. فقط هذا الوجه الذي يغطيه الوقت.

حتى عام 2012 ، كان إبراهيم برغود يدرّس في دمشق في الفنون الجميلة ويشغل كرسيًا في المركز الثقافي العربي. قبل ذلك بعامين أشرف على ترميم سور في البلدة القديمة وبناء روضة أطفال في دير (مار تقلا). منذ ذلك الحين ، أصبحت المعلومات مجزأة. يعيش في فيينا (النمسا). في يونيو الماضي ، عرض أعماله في مكتبة ألبرت ، Aichholzgasse 19. يحمل موقع FB الخاص به هذه الرغبة في أن الفن يمكن أن يساعد في الحرية. وهو أيضًا اسم الجمعية الثقافية التي يديرها والتي يُدرس فيها الخط العربي خلال أشهر الصيف. حياة. بعيدًا عن سوريا التي هي وطنه والتي لا أمل في العودة إليها.

« الوجوه قابلة للتبديل. وجوه الضحايا ، بشكل عشوائي ، كما تتطلب الحرب. ألوان صامتة وهويات باهتة. لا يمكن أن تنسب إلى شخص معين. لا يهم أيضًا ، لأن المعاناة هي المعاناة. قال قبل ذلك إنه رسم مشاعر تنعكس في عينيه. كتبت دانييلا نويتز في مينبيزيرك.

إن لوحة برغود في إخفاء إنساني عميق. على عكس الكتلة اللامبالية ، تشهد هذه الشخصيات على حالة الشعوب. في لوحة ألوان ترفض الدراما والحداد ، يظهر ما تبقى ، وما يقاوم ، والكلمة التي توحي بها هذه المقاومة. هم نساء ورجال متنقلون ، مجموعات تجتمع وتجد المعنى. هذا التجريد يفلت من الفراغ ويستعيد موطئ قدمه. إنه في هذه الأم التي تحمل طفلًا ، في هذا الرجل العائد من الحقل … للحظة تراها. البرغود ينبض بالحياة!

RC (ZO mag ’)
الصورة: © إبراهيم برغود
الاتصال: ibrahim831969@gmail.com

Repères :
Ibrahim Barghoud est né en 1969.
Il est diplômé de « Mohammad Fathi Qabwah Academy of Fine Arts », Alep (2000), puis il reprend ses études en 2011, à la faculté des Beaux-arts d’Alpe.
Il est membre de  l’Association of Fine Artists en Autriche.

Expositions personnelles et collectives (sélection) :
1997 :  Exposition de printemps d’Alep, Galerie « Tshreen », Alep (Syrie).
1999 :  Exposition de printemps d’Alep, Galerie « Tshreen », Alep.
            Forum Syrian Artists, 100 artistes de Syrie, « Galerie Fine Artists », Alep.
2005 : Young Art, Galerie du Ministère de la Culture, Damas (Syrie).
2006 : Young Art, Galerie du Ministère de la Culture, Damas.
            Exposition du modernisme « Alep capitale de la culture islamique », « Galerie Fine Artists », Alep.
2007 : Exposition de printemps à Alep, « Galerie Fine Artists », Alep.
           Exposition conjointe avec Ahmed Raed et Soliaman Hammoud, Alep.
2010 : Exposition « Kleine Werke », « Galerie Fine Artists », Alep.
           Exposition au Centre Culturel Syrien, Madrid (Espagne).
2011 :« Kleine Werke », « Galerie Fine Artists », Alep.
           Exposition de printemps 2011 à Alep, « Galerie Fine Artists », Alep.
2012 : Exposition de printemps 2012 à Alep, « Galerie Fine Artists », Alep.
2015 : Exposition personnelle au Musée de la Paix, Vienne (Autriche).
            Exposition collective, Galerie Rearte, Vienne.
            Exposition personnelle, Albert Schweitzer Haus, Vienne.
            Exposition collective, Galerie Rearte, Vienne.
2016 : « Art House Project », Eisenstadt (Autriche).
2017 : « Riot of Colors » in the EinWeltHaus Munich (Allemagne) .
            Seoul International Art Festival 24 « Peace and Love », Chosunilpo Museum, Seoul (Corée du sud).
            Group Exhibition and Workshop, Serbia.
2018 :  Face’arts 201, Palace building of the Italian city of Sanremo (Italie).
2018 :  International Festival of Peru at the Trujillo Museum, Trujillo (Pérou).


Laisser un commentaire

Entrez vos coordonnées ci-dessous ou cliquez sur une icône pour vous connecter:

Logo WordPress.com

Vous commentez à l’aide de votre compte WordPress.com. Déconnexion /  Changer )

Photo Facebook

Vous commentez à l’aide de votre compte Facebook. Déconnexion /  Changer )

Connexion à %s

Site Web créé avec WordPress.com.

Retour en haut ↑

%d blogueurs aiment cette page :