La saison est grise. L’humeur pèse comme un couvercle. Aucun motif de réjouissance ? En ouvrant la boîte (magique et symbolique), vous tombez sur un courrier de Sola Olulode. Sola. A lui seul le prénom est une embellie. Sola et solaire, en couleur, rayonnante et transversale. « C’est ma sista », disent certain(e) s avec fierté. On le comprend aisément. D’un coup, le ciel s’éclaire et la saison redevient « full options » !
Il y a quelques mois, nous avons eu la chance de découvrir « Where the Ocean Meets the Beach ». Sous ce titre sans ambiguïté, ou alors juste un peu, se cache la possible rencontre des lumières. Bleus pacifiques et chairs de sables, allongés dans des jeux horizontaux, ce qui est aussi une déclinaison du paysage. Les pièces étaient en place et l’artiste nigériane soulevait un coin lumineux du voile. La biologie, le corps, le désir, c’est-à-dire la tendresse et la compréhension ont des complémentarités dynamiques. Toute sa peinture respire ce parfum. La folie serait d’en priver le regard et les doigts qui courent sur la toile, le batik, la cire bleue et le sable d’or.


« Could You Be Love », actuellement exposé à New York (galerie Sapar) reprend en douceur ce thème harmonique. Deux corps (féminins) s’embrassent, se tiennent par la main, se protègent sous un ciel léger. La morale déteste le bonheur. Elle le combat et impose en remplacement la contrainte et le métal. Ce sont d’autres tropiques, sur lesquels Sola Olulode n’accoste pas. Aucune raison à ça. Elle défend d’autres idées, d’autres intimités, et vous laisse libre de regarder ailleurs. Deux filles s’embrassent et le soleil est dans l’arbre comme l’oiseau qui chante.
« Could You Be Love », de Sola Olulode , galerie Sapar Contemporary, New York.
Avoir un espace sûr dédié aux personnes de couleur aide à atténuer certaines des pressions que moi-même et d’autres Noirs et POC avons ressenties en recevant des commentaires d’espaces dominés par les Blancs où le travail est souvent négligé ou mal compris. Sola Olulode

RC (ZO mag’)
Photos: S. Olulode and by courtesy Sapar gallery (NY, USA)
Repères :
Sola Olulode est née à Londres en 1996 et vit à Brixton (GB). Elle a obtenu un BA en Fine Art Painting de l’Université de Brighton en 2018 et détient le diplôme inArt and Design.
Expositions individiuelles :
2020 : Where the Ocean Meets the Beach. VO Curations 12th Floor, Londres (GB).
2019 / 2019 / 2018 : Don’t Let Go. Brixton Library, Londres.
Hold my Hand. Lewisham Art House, Londres.
Moving in the Bluish Light. von Goetz, Londres.
Expositions collectives (sélection) :
2021 : An Infinity of Traces. Lisson Gallery, Londres..
Alessandro Albanese. Milan
Breakfast Under The Tree. Carl Freedman Gallery. Margate, Kent.
Home Body. Sapar Contemporary. New York
Fight of Flight. Roman Road. Londres.
In Touch. Daniell Arnaud. (Online)
Show of Support. (Online)
Blacklisted: An Indefinite Revolution. Christie’s Education, Londres.
Twilights of the Idols. Alice Black . Londres.
In memory of Naomi Hersi London School of Economics, Londres.
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