𝗥𝘂𝘀𝘀𝗶𝗲 / ФОТОГРАФИЯ/ 𝗽𝗵𝗼𝘁𝗼𝗴𝗿𝗮𝗽𝗵𝗶𝗲 / 𝗠𝗮𝗴𝗻𝗶𝗻 𝟯 / 𝗗𝗘 𝗠𝗔𝗚𝗡𝗜𝗧𝗨𝗗𝗘 𝗡𝗘𝗖𝗘𝗦𝗦𝗔𝗜𝗥𝗘 (*)

J’ai appris hier, la disparition d’André Magnin. Il faut relater les faits. Magnin venait d’acheter des fromages dans une boutique du Marais. N’attendez aucune autre précision. Un munster ? un brie fermier ? Et au moment où il est sort avec son petit sac, une camionnette Iveco le fauche de plein fouet. C’est moche, parce que le chauffeur-livreur écoutait un disque de Grace Jones et conduisait à fond les manettes. A contre sens, en fumant de la beuh.

Magnin est mort. Depuis des années, ce magicien faisait d’identiques expositions. Mais il faut dire aussi que le galériste était un mec généreux. Il arrivait souvent qu’il file du fric à ses artistes dans la débine, comme Chéri Samba. Je te jure, fiston, que la RDC demande une bonne dose de courage en saison des pluies et quand le Tranxène vient à manquer. En tous cas, Magnin a vécu toute sa vie à radoter les mêmes artistes, comme Keita et Sidibé et puis Jean Depara, Steve Bandoma, Bodys Isek Kingelez, et d’autres encore, qui sont exposés à New York à Paris. Même à Shanghai, et tant si je dis n’importe qu

Allez, ne pleurez pas. Magnin n’est pas mort. Les derniers temps, il est assis au jardin du Luxembourg et il nourrit des pigeons névrotiques. Le dimanche, sur les bords de la Marne, il conduit une voiture de marque américaine. Tout est faux dans ce papier. C’est un tissu d’inepties. Mais avant de mourir, et il va falloir s’y préparer, mettre un joli costume et des chaussures anglaises. Et puis, comme ce type est intelligent de présenter les photographes russes. Ils sont nombreux et nutritifs comme la pomme de terre. Et s’il n’y connaît rien, je suis à sa disposition, kamarade!

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RC (ZO Mag’)
Photos: Alexandr Suprun, Markov, DR.