USA / photographie / Reginald Cunningham / DES VISAGES AMERICAINS

Au nord de Miami, Boca Raton abrite parmi les plus anciens quartiers noirs de Floride. Ils s’appellent Pearl City et Lincoln Court. Une statue du pasteur Martin Luther King y est érigée. Sur les réseaux, on ne trouve pas grand-chose d’autre, que le constat de pauvreté (élevée) et la marginalisation due à la consommation de crack. Au départ, c’est sur cet argument que le Boca Raton Museum of Art a demandé au photographe Reginald Cunningham de prendre des images de la population. Le directeur du centre, Irvin Lippman l’a expliqué de cette façon : « Parce qu’il y a perpétuellement la menace d’un développement qui détruirait ce quartier, nous voulons raconter cette histoire à travers les résidents actuels dont les ancêtres étaient les premiers colons ».

Au moment des marches et manifestations « Black Lives Matter » de 2020, Reginald Cunningham avait été choisi par le British Vogue pour sa couverture. Le photographe et son épouse Brittany Packnett Cunningham sont très impliqués dans les mouvements de fierté noire. L’invitation du muséum s’inscrit dans cette même volonté. Il a vu ce travail de portrait comme une expérience incroyable, qu’il a abondement nourri d’interviews. C’était une occasion unique de montrer l’Amérique noire, hors des clichés, dans un fonctionnement ordinaire, confrontée à cette réalité de la marginalisation et de l’expulsion progressive, comme de nombreuses villes américaines les pratiquent.

Basé à Washington DC, Reginald Cunningham consacre depuis 2017 l’essentiel de son travail à l’image. Ses reportages ont été publiés dans d’importants médias comme The Washington Post, Essence, Ebony, Marie Claire, Cosmopolitan, Buzzfeed, Huffington Post… Ce sont les émeutes de Ferguson (août 2014) qui l’ont convaincu de cette direction. Ses portraits réalisés à Pearl City sont aux antipodes d’un réquisitoire. Avec beaucoup de subtilité, il capte le visage ordinaire de la communauté, qui aurait être aussi bien chinoise qu’européenne, des gens en plan serré, et dont la tête est droite, légèrement relevée, souvent de profil. Il s’en dégage une fierté légitime, qui est celle de pères et de mères de famille, de retraités, de femmes sur le devant d’une porte, dans un pavillon de bois blanc. C’est ainsi que les choses vont à Pearl City.

« Parce qu’il y a perpétuellement la menace d’un développement qui détruirait ce quartier, nous voulons raconter cette histoire à travers les résidents actuels dont les ancêtres étaient les premiers colons », Irvin Lippman, directeur du Boca Raton Museum of Art.

RC (ZO mag’)
Photos: Reginald Cunningham
www.BePureBlack.com

Reginald Cunningham : Black Pearls, jusqu’au 22 janvier 2023, The Boca Raton Museum of Art, Boca Raton, Floride (USA)
https://bocamuseum.org/

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