Maroc / Peinture / Mohamed Debdoubi, un tableau… / LE TROISIEME MOUVEMENT, ANDANTE.

L’écriture et la couleur ont des habitudes communes dans les toiles de Mohamed Debdoubi. Le signe témoigne d’une sorte de solfège qui vient sur la toile et pose une citation musicale. La couleur est le mouvement, l’immense ondulation. Elle est faite de ciel et d’eau, en aplats. Bien sûr, il ne s’agit là que d’une interprétation. Le peintre marocain refuse d’ailleurs de voir dans son travail la figuration de ce qu’il voit. Tout au plus de ce qu’il pense. Alors disons qu’il pense à ces lieux qui sont au large de Tanger, à la confluence du rivage et de l’océan qui commence.

Ce travail rouge pourrait alors le confirmer. Cette fois, la couleur saisit la toile et la prolonge bien au-delà du cadre. Rouge comme la terre berbère, rouge comme la ville dans ses murs d’oxyde sur le ciel minéral. Est-ce le jour ou la nuit, ou encore une sorte d’extrémité, quelque chose qui vient en un son monocorde, avant de s’éteindre.

Mais il est aussi possible que Mohamed n’ait pas songé à un lieu. Il n’y aurait aucune aucune ville dans la profondeur de cette toile, aucune nuit qui tombe. Cette toile relève alors d’une partition musicale. Par l’ampleur, elle s’attache à un mouvement d’orchestre. Des cuivres rouges le ponctuent, des sonneries s’allument comme des feux. C’est d’une musique qui dit: ce temps ne reviendra pas. Tout est consumé.