Vous pouvez y mettre toute la couleur et toute la musique du monde, la peinture de Baye Ndiaga Diouf respire une cruautรฉ permanente. Ce n’est pas un penchant personnel, mais un douloureux constat. Humains, animaux, nous sommes tous les victimes potentielles du Grand Couteau. Peu importe la lecture que vous en faites, quelle que soit l’รฉchelle et l’explosif employรฉ, c’est dans le sang que cette histoire va se conclure.
Les combats de coqs sont au Mexique un spectacle populaire. On y perd et on y gagne des fortunes ร voir s’affronter ces oiseaux bagarreurs. L’empoigne ira jusqu’ร la mort. Vidรฉs de leur sangs, les yeux crevรฉs… c’est ainsi que finissent les combattants. Ce sont des poulets ? Pas si sรปr que รงa. Baye Ndiaga Diouf a sa petite idรฉe en tรชte.
Dans de nombreuses toiles, le peintre sรฉnรฉgalais met en scรจne des supplices ร haute valeur symbolique. Trรจs rรฉcemment encore l’une montrait un chien (mis en croix) et une statue amรฉricaine qui brandissait le flambeau de la libertรฉ. C’est ici, de faรงon imagรฉe, la mรชme dรฉnonciation qu’il fait. Autour d’une arรจne misรฉrable, des acteurs tout puissants excitent leurs combattants fantoches. Comme il est impossible de s’affronter l’un et l’autre, que les plus faibles le fassent ร leur place.
Comme dโordinaire, Baye Ndiaga Diouf use d’une palette rayonnante. Parce que le ciel est lumineux, et les tissus รฉclatants, que la mer brille de mille รฉclats, le rรฉsultat est plus terrifiant encore. Comme si cette clartรฉ n’รฉtait qu’un maquillage par-dessus la noirceur et le cauchemar. Cette couleur qui est celle du sang, du feu, du mรฉtal bleu et froid. Et que le grand sacrifice recommence!
,

« Combat de coq, Mexican people », acrylique, pigments naturels et pastel sur toile, 1, 30 x 1, 45 (2022).
RC (ZO mag’)
Photo: DR et Baye Ndiaga Diouf
Contact de lโartiste : (20+) Baye Ndiaga Diouf | Facebook
Laisser un commentaire