RDC-Afrique du sud / peinture / exposition / Thonton Kabeya / LA SIRENE DE KISANGANI

Demander à Thonton Kabeya d’où vient sa peinture, c’est un peu de savoir le pourquoi du fleuve. Ou du ciel, et pour quelle raison tombe la pluie. La peinture de Kabeya est née dans ce récipient sonore qu’on appelle Kin’. La rumba aussi, de la même façon, faite de mille et une choses, envies, couleurs, filles, mecs, de langue inconnue, de parents sapeurs… La rumba, c’est le pluriel de l’humanité, la tolérance, la joie, l’envie d’embrasser et d’embraser. C’est… comme la peinture. Mille trucs en même temps et les toiles vont le dire… comme personne ne l’a peint jusqu’ici.

Rien de comparable avec ce qu’on a pu voir. Rien ! Parce que Kabeya est dans l’intime du tableau. Ce sont des choses qui tiennent au mouvement : le placement d’un pied, un rire qui commence à venir, l’émotion d’une main posée sur une hanche. Et dans des matières qui sont de la même nature, vivantes, comme une feuille de journal qui s’envole, une grille de mots croisés, devant un mur, mais un vrai mur, qui vient d’être enduit, à la spatule, façon bâtiment. Kabeya peint dans le vrai. Aucun cinoche, aucune esbrouffe. De cette façon, Kin passe le jour et plonge dans la nuit, à deux pas de son fleuve et du bateau de Kisangani. C’est dans la toile, il suffit de l’écouter.

On attendait cette peinture, véritable recherche de peintre et de sentiment. Ses toiles sont comme des lettres au pays, à demi-mot, des promesses et de la mélancolie. Il est possible de s’éloigner, mais la sirène continue d’arriver, rumba descendue du ciel, sortie d’un tube, posé comme une aile à l’angle de la rue.

« J’essaie de repousser la limite et la frontière qui existent entre la peinture et la sculpture. Je veux changer le regard des gens sur la peinture, je sculpte la toile et crée mon langage artistique. Je n’essaie pas de faire une sculpture ou une peinture ou une technique mixte, mais de trouver ma propre façon de m’exprimer et de me connecter avec moi-même. »  Thonton Kabeya

Rumba Rosa, du 21 avril au 25 juin 2022, Bonne Espérance Gallery, Paris.
RC (ZO mag’)
Photos: by courtesy Bonne Espérance Gallery

Repères :
Thonton Kabeya est né en 1983, en République démocratique du Congo. Il vit et travaille actuellement à Johannesburg (Afrique du Sud).
Il est diplômé de l’Institut des Beaux-Arts de Lubumbashi.
En 2006, il a remporté le Prix ONU sida et le Prix du Conseil belge Paris (France).

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