Il y a quelques jours, s’est ouvert » L’exposition Memoria : récits d’une autre Histoire », au MuCat Abidjan. Il est bon de rappeler qu’avant cette escale africaine, elle a constitué l’un des temps forts de la saison Africa2020. Voilà un programme multidisciplinaire, qui poser un focus majeur sur la créativité des femmes. Pas de racolage dans son intitulé, mais une projection réfléchie de l’exercice de la mémoire dans un temps présent, en demande et en droit de cette expression. Bref, l’exposition quitte la région Aquitaine et vient se poser au MuCat qui est le musée des Cultures contemporaines. Quatorze artistes sont invitées (nous y reviendrons dans le magazine), représentatives ou témoin de ces activités qui touchent aussi bien l’univers plasticien, la mode, que la peinture, le cinéma, la photographie… Les noms sont pour la plupart méconnus, quelques artistes réputés l’ont rejoint aussi, mais en tout cas aucune redite dans cette programmation volontaire.

Il repasse alors à l’esprit que dans un même temps, à Venise, Roberto Cicutto et Cecilia Alemani ont 213 noms, en majorité des femmes, dont 180 d’entre elles n’étaient jamais venues dans la Cité. On arle ici de programmation novatrice. Des femmes, des lieux majeurs, une conscience de leur importance et ce qui n’est pas anodin des innovations plasticiennes, hors des chemins convenus et de la redite à outrance.
De la même façon, au moment de la restitution des pièces royales du royaume d’Abomey, Cotonou (Bénin) a proposé à 34 créateurs contemporains (et 106 œuvres) de prendre place dans les jardins et sur les murs de la présidence. Ce sont là encore des acteurs majeurs de la scène actuelle (Zinkpé, Dimitri Fagbohoun, Emo de Medeiros, Romuald Hazoumè…) et des créateurs plus méconnus . Le premier jour, on attendait 500 personnes pour cette inauguration, et quelques 1100 se sont déplacées, honorer la mémoire et l’avenir.
La création contemporaine peut entretenir la continuité du geste, de la pensée, l’inscrire dans une forme nouvelle et affirmer ainsi une culture vivante. Le public le comprend alors sans peine. Ce sont des actes de cette nature que l’on attend des marchands. Des galeristes qui redeviennent responsables. Et qui réfléchissent plus loin que l’habillage des murs et la position du canapé sous l’œuvre de l’artiste. Mais oui, elles existent!
La rédaction
Photos: » L’exposition Memoria : récits d’une autre Histoire » / MuCat
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