La toile est solaire, dans un désordre qui est comme une cour remplie de personnes et qui sont liées les unes aux autres, par la nécessité de la fête. L’impression première est celle de retrouvailles. Cette interprétation fait sourire Rachid Rafik. La toile a été peinte, à son retour au Maroc. Pendant de longs mois, il a succédé les résidences en France au point de redevenir quasiment nomade, improvisant à droite et à gauche des ateliers. La formule lui convient bien, mais cette fois il est de retour dans son lieu, Zer Zagora, proche de Marrakech.
« Cette résidence d’artiste s’est faite de façon quasi informelle. Des amis belges et français ont rejoint des artistes marocains et d’autres aussi qui ne sont pas peintres. Ils sont venus à une dizaine, parfois en famille. La cour était pleine d’enfants, » raconte-il. En somme c’est une résidence, mais également une volonté sociale qui succède à l’isolement, à l’enfermement, tels que beaucoup ont pu le vivre. Et c’est la raison première de cette couleur et de la forme qu’elle se donne. « J’ai l’impression, en la réalisant, de faire un autoportrait et surtout de l’état d’esprit dans lequel je suis, de cette espèce de « transe » qui anime les pinceaux. »
« Dans le coin à gauche du tableau, le personnage affiche une bouche rouge, comme un petit fruit. » Il insiste sur ce point visuel. Il le commente comme un besoin de communiquer cette entente collective, cette affection partagée. Il y a un moment où la cour de Dar Zagora est dans la toile tout entière, sa lumière et sa vibration, ses voix qui s’élèvent, les enfants qui jouent, la douceur d’une journée d’hiver et les lumières de l’Atlas qui montent au ciel le chant des humains.
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Untitled, technique mixte sur toile, 2 x 1,60m (2021)
Roger Calmé‚ (ZO mag’)
Photos: © Rachid Rafik
Contact: (20+) Rachid Rafik | Facebook
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