Deux chemins s’en vont. L’un part vers l’est et l’autre au sud. L’herbe est pliée. Il y a peu de temps, des hommes et un troupeau sont passés. D’un côté comme de l’autre, la marche sera longue avant de trouver un point d’eau, des tentes, une ville, une raison. Deux chemins, et face à ce choix, Alhassane Konté se pose la question.

D’où l’on vient est une toile différente de celle qui l’ont précédée. Cette fois le jeune homme est seul face au choix. Aucun animal n’est ici qui le guide et le rassure. Son innocence d’enfant ne suffira plus. « Je me pose cette question : avec tous ces changements qui sont en moi et autour de moi, quelle direction je peux prendre ? Le monde est tellement différent de ce que j’ai appris, la savane a tellement changé aussi, dans quelle direction je dois partir ?«
Alors, il les peint dans ce double personnage qui est son doute, liés par d’identiques branches, dans une pluie de pétales blancs, dans une floraison qui dit aussi son devenir. Les peintures d’Alhassane n’inspirent pas d’angoisse. Elles se contentent de poser la question et d’envisager une réponse sereine. Qu’il s’engage sur l’un ou l’autre, Alhassane se souviendra de cet instant et de la douceur de l’air et du parfum que les fleurs répandent. Il vient de cet endroit, au croisement des routes, de ce lieu qui est l’instant de son choix.
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« D’où l’on vient », acrylique, pastels et matières sur toile, 1, 45 x 1, 30m (2022).
RC (ZO mag’)
Photo: A Konté
Contact : https://www.facebook.com/lass.konte.7
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