Afrique du sud / Installation Zurich / Igshaan Adams / DANSE AVEC LA POUSSIERE

Aucun endroit n’est vraiment unique. Pour être plus précis, il est une somme de lieux qui se croisent à un moment et nous tendent une image, dans laquelle nous nous promenons. Prenons un exemple : il s’agit ici un terrain vague à l’extérieur d’un township, en Afrique du sud. Igshaan Adams a grandi une partie de son enfance dans ces rues. En tant que créole avec des racines malaises, Adams a été classé comme « coloré ». Musulman pratiquant, il a grandi avec des grands-parents chrétiens. Voilà plusieurs lieux en un seul, plusieurs attaches qui rendent l’image complexe, comme le feuillage d’un arbre, dans la lumière.

…comme le feuillage d’un arbre, dans la lumière (photo Annik Wetter) .

« Kicking Dust », la vaste installation qu’il présente à Zurich, pourrait être une illustration de ce sentiment. C’est à la fois une représentation poétique de la complexité et des différences. Un lieu commun et bruyant, dans le silence de la construction. Des images arrêtées ponctuent les murs et dirigent les silhouettes des visiteurs.

…qui relie l’enfant du ghetto, à son histoire, à l’histoire du monde, à la clarté qui circule dans le ciel de Bonteheuwel. 

Au centre, une végétation fragile et métallique, un tissage de fils, semble grésiller, comme la réception d’un message lointain. Composé de perles, d’une translucide beauté, la sculpture capte la lumière et confère à l’ensemble cette apparence organique. le fil participe à cette émission, dans une ramification subtile, qui relie l’enfant du ghetto, à son histoire, à l’histoire du monde, à la clarté qui circule dans le ciel de Bonteheuwel,  township de la ségrégation, créé entre 1961 et 1964.

Immersive, mais un peu plus encore, dans toutes ces histoires qui viennent, des narrations multiples.

« Kicking dust ». Ou comme le titre français le dit, un coup de pied dans la poussière. Le titre fait référence à une danse indigène sud-africaine qu’Adams observait, enfant, dans la communauté Nama de ses grands-parents. Il l’explique comme un rituel de parade nuptiale où des nuages de poussière jaillissent du sol quand les artistes donnent un coup de pied énergique sur le sol sec.

« Je pense qu’il est inévitable que l’œuvre soit lue politiquement à cause des matériaux que j’utilise et je ne peux pas m’en passer mais je ne crée certainement pas de ce point de vue. Il s’agit toujours de moi, de ma propre maison, de ma famille et de ma communauté et du rôle qu’ils ont joué dans mon développement. » Igshaan Adams ( Conversation avec mon âme / AlexanderMatthews blog, nov. 2017)

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Coup de pied à la poussière (Kicking Dust) , Igshaan Adams, du 5 février au 22 mai,  Kunsthalle Zürich (Suisse).
RC (ZO mag’)
Photos: Annik Wetter
http://www.kunsthallezurich.ch/en/ausstellungen/1934-igshaan-adams

A lire aussi: Conversations avec mon âme : entretien avec Igshaan Adams – Alexander Matthews

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