Se souviendra-t-on qu’au moment où le monde s’écroule… Dans un coin de cette fichue planète, devant des écrans de couleur bleue, des plasticiens proposent encore une alternative au carnage mécanique. Une seconde avant l’apocalypse, les écrans se sont rallumés et les salles de projection, petits cubes immersifs, ont commencé à diffuser les images de Nada Chahed. Le film s’appellait « Another world (un autre monde) et ça parle d’une possibilité de rêve. Une théorie du mieux qui n’est ni dialectique, ni consumériste. Les lumières se sont éteintes. La clarté bleue envahit l’espace.


La Tunisie est une petite île créatrice, située à l’extrémité nord de l’Afrique, et qui traverse une époque remplie de difficultés. Elle est donc de la même manière que d’autres, une métaphore de ce monde, devant l’immensité de la mer (Méditerranée) ou de l’espace intersidéral, ce qui est un peu la même chose. Nada Chahed suggère à nos carcasses fatiguées une théorie du mieux qui n’est ni dialectique, ni consumériste. Les lumières se sont éteintes. La clarté bleue envahit l’espace et des modules en plastique au déplacement rêveur suggèrent qu’il est possible de nager dans ce ciel.
Le film dure à peine trois minutes. Comme Nada le dit dans sa présentation, « Pour moi, l’art est un moyen de voyager et d’imaginer, l’art et les nouvelles technologies sont des outils qui m’aident à créer mon propre espace imaginaire (…). Nous vivons dans un espace restreint dans lequel nous ne voyons que des murs fanés et n’entendons que le bruit de nos faibles respirations… » A partir de ce constat, pas très réjouissant, Nada imagine un tunnel qu’elle remplit de couleurs et de sons. Et c’est à ce moment-là que le monde arrive.
Nos faibles respirations…
A cet espace préliminaire, limité à deux dimensions, le glissement progressif en rajoute une troisième. Des oiseaux se posent alors sur les branches de l’imaginaire, des oiseaux qui volent, des poissons qui traversent le cosmos, parce que c’est ainsi que les choses « normales » fonctionnent. Il y a de nombreuses années, un écrivain anglais proposait à une gamine dans une petite robe, de pénétrer dans un jardin et de laisser le monde lui raconter une version différente.
C’est très court, trois minutes de couleur bleue, et puis on éteint le poste, l’écran s’éteint, et la neige grise tombe à nouveau sur les capitales de la douleur.
« Pour moi, l’art est un moyen de voyager et d’imaginer, l’art et les nouvelles technologies sont des outils qui m’aident à créer mon propre espace imaginaire (…). Nous vivons dans un espace restreint dans lequel nous ne voyons que des murs fanés et n’entendons que le bruit de nos faibles respirations… » Nada Chahed
«Un autre monde» ou «Another World», de Nada Chahed (création vidéographique) et Samer Khiari ( création sonore).
Durée : 3 min 17 sec (projection en boucle sur le mur avec trois miroirs )
https://drive.google.com/file/d/1hg-G6JP0TP8HX3NB4GI2lEI8FLfLjv8D/view?usp=sharing
RC ZO mag’
Photos: Nada Chahed
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