« Sur le fil » était un titre fort bien choisi, quand en 2016, la galerie christian berst présentait à Paris une cinquantaine des dessins de Marinela Pelosi. « Sur le fil » effectivement, le parcours de l’artiste brésilienne s’est dessiné depuis son adolescence jusqu’à ce jour. Dans une confrontation permanente aux traumatismes, elle aurait pu mille fois perdre la raison. Sur fil, le dessin lui permet d’y échapper et de régler cette question d’une phrase lapidaire : « Ce sont les gens normaux qui deviennent fous. Mais comme je ne l’ai jamais été, je ne risque rien ».

L’explication biographique n’est donc pas inutile si l’on veut comprendre ce dessin. Il emprunte aussi bien à l’imagerie mystique qu’aux débordements de la chair, se livre au masochisme et s’absout dans la prière. Son éducation catholique, puis la longue maladie qu’elle traverse adolescente, et enfin son mariage à un prêtre vaudou vont largement y contribuer. Au terme de ces différents cauchemars, Marinela Pelosi va mener de longues années d’errance. Selon Jean-Hubert Martin, qui s’était occupé de l’exposition de 2016, sa production aide à l’apaisement. Dans ce débordement des images, la folie reste suspendue, et Marinala Pelosi de poursuivre ainsi un travail très singulier.

Présentées à New York durant l’Outsider Art fair, les œuvres que propose la galerie Polysémie (Marseille) permettent donc de retrouver son univers chaotique. Ici, seules prévalent les lois du divin et du démoniaque. Le trait est incisif, sans hésitation, plus tranchant que la langue de Satan. Ne nous attardons pas à en faire le descriptif. Ecartons-nous et prions pour le salut de son âme !
Le travail de Marinela Pelosi sera visible du 3 au 6 mars 2022, à Outsider Art fair (New York), avec la galerie Polysémie.
Contact – Polysémie (polysemie.com)
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RC (ZO mag’)
Photos: DR et by courtesy galerie Christian Berst.
https://christianberst.com/artists/marilena-pelosi
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