Trois éditions déjà et un mental du même métal que les fonderies de Dapoya et ses métallurgistes. Wekré trouve dans ce paysage de Ouagadougou une fonction véritable, et qui ne se limite pas aux dates de son festival. En 2020, il a fallu une sacrée détermination pour mettre sur pied l’évènement. Ambitieux et lucide à la fois de concevoir un rendez-vous qui invite l’Afrique en n’oubliant pas qu’il est originaire d’ici. A savoir Ouaga, dans toute sa pluralité de questions et de rapports à la création. Sujet complexe ? Assurément.
Pour être pérenne et crédible, la fête ne représente donc qu’une partie immédiatement visible du tumulus (ou du baobab). Depuis cinq ans, son collectif développe tout au long de l’année des résidences de création et d’expositions dans les deux plus grandes villes du pays à savoir Ouagadougou et Bobo Dioulasso. Tous les deux ans (biennale), le marché des arts visuels « Iriwa » (émergence) invite également une quarantaine de créateurs et participe à leur donner une visibilité et des possibilités économiques. Tout en gardant cette proximité à la vie locale, à commencer par la venue du public et sa participation directe aux activités : ateliers, discussions, découvertes des pratiques… Cet échange est à la base même du projet… collectif, comme son nom le dit.


Depuis l’origine, différents autres acteurs se sont intimement associés à la fabrication de cette locomotive. Des artistes de grande réputation comme Siriky Ky ou Abou Traoré, issus de la diaspora à l’image d’Olga Yaméogo, qui apportent le soutien technique ou matériel même. Cette année, la mise en place d’Incub’ARTS (structuration et professionnalisation du secteur des arts plastique) a été un chantier à la fois novateur et exigeant. Ky Siriki, Christophe Sawadogo, Olga Yaméogo Abou Traoré travaillent ici à aider les jeunes à renforcer leurs capacités.

L’incubateur, ce sont des stages tout au long de l’année, qui préparent à vivre l’art en Afrique, à alimenter une réflexion concrète, des gestes qui vont avec et de préparer sa place ici. Le projet bénéficie déjà de l’accompagnement de l’Union européenne et du fonds de développement culturel et touristique (FDCT). Outre ce soutien institutionnel, l’association toulousaine d’Olga et de Michel Digout lance une recherche de fonds. C’est modeste et c’est doublement essentiel. Parce que les sommes collectées, aussi minimes soient-elles, permettent aux ateliers de pourvoir au quotidien (matériel, organisation des rencontres, déplacement…), en s’associant surtout à des initiatives locales, à forte valeur humaine ajoutée. Les Toulousains rendront régulièrement compte de l’avancée de ces chantiers… et ZO par la même occasion.
https://www.helloasso.com/associations/le-capech-a-la-cote/formulaires/1/widget
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RC (ZO mag’)
Photos: Festival, DTO pictures design
Contact: https://www.facebook.com/Wekr%C3%A9-Eclosion-106328794476490
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