Un album d’images que l’on feuillette pour se souvenir du chemin parcouru, de la trace qu’on a laissée, de ce qui était et qui subsiste. Il y a quelques jours, le peintre Sainte-luce met en ligne plusieurs tableaux de 2017, qui amorçaient sa série « Lespwineg ». Un mot créole qui veut dire l’esprit noir, le lien à l’origine. Tiens, voilà une autre notion de la persistance. L’esprit qui vient du fond du temps, l’esprit qui transmet. On ne fait pas grand-chose, privé de ça.Si Jérôme Sainte-luce montre ce travail, c’est dans le non-dit une forme d’explication.

Il y a cinq ans, l’artiste des Caraïbes s’intéresse à la culture amérindienne. « Il y a beaucoup de choses communes, des symboliques que l’on retrouve entre nous. Par exemple cette référence permanente à la nature. Les arbres et les animaux sont des dieux, ce qui donnent des représentations graphiques très fortes. » L’usage du tissu, les motifs épurés qui les décorent, l’interface entre la peau et le monde qui l’entoure, entre l’écorce de l’arbre et la main qui se pose à sa surface, la représentation rupestre aussi … « Je suis parti de ce ressenti. Au-delà de la signification, je me suis nourri et mon imaginaire a commencé de produire des formes. » Un chemin commence et sur lequel il aime régulièrement se retourner. C’est une confirmation émotionnelle importante.
« Lespwineg » est à l’image de la figuration amérindienne, solaire et immense. Le trait n’est pas une anecdote, mais un fondement, une articulation de la pensée.
Quatre ans ont donc passé et le travail actuel n’a fait que confirmer cet émerveillement premier. Si elle est profondément attachée à l’univers nocturne, « Lespwineg » est à l’image de la figuration amérindienne, solaire et immense. Le trait n’est pas une anecdote, mais un fondement, une articulation de la pensée. Esprit, écho, résilience des codes premiers. Et dans ce travail, jamais la passerelle aux gestes qui débutent ne se brisent. A sa façon, Sainte-luce entretient cette parole. Et il le montre, sans le dire, quatre ans après.


La question que ce travail pose, tient donc dans la possibilité pour le peintre de conserver ses œuvres anciennes. Une galerie entre à ce moment (2017) dans l’atelier, elle perçoit la potentialité du travail… autant que les besoins matériels de son créateur. L’achat n’est pas un vol, disons que son anticipation est malvenue. Les toiles de Sainte-luce l’ont accompagné. Un sentiment originel passe ainsi d’un tableau à l’autre. C’est en raccourci, toute l’importance de la transmission, à l’intérieur même de l’atelier.

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RC (ZO mag’)
Photos: © Jérôme Sainte-luce.
Contact : https://www.facebook.com/jerome.sainteluce
Lespwineg 20, technique mixte sur toile, 20 x 30 cm (novembre 2017).
Lespwineg 1698, technique mixte sur toile (nov. 2017).
Lespwineg 2004, technique mixte, 21 x30 cm (nov. 2017)
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Top monsieur Sainte-Luce ! Et alors ce titre : Ce que demain était ! … Excellent !
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merci Louise… Merci!
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Merci beaucoup Louise Salmone
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Merci beaucoup pour votre message, et pour vos créations que j’espère voir en vrai un jour !!!! Très bonne journée
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Vraiment Superbe !! J’adore !!!!
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