𝗦𝗲́𝗻𝗲́𝗴𝗮𝗹 / 𝗽𝗲𝗶𝗻𝘁𝘂𝗿𝗲 / 𝗠𝗮𝗵𝗺𝗼𝘂𝗱 𝗕𝗮𝗯𝗮 𝗟𝘆, 𝘂𝗻 𝘁𝗮𝗯𝗹𝗲𝗮𝘂… / 𝗟𝗘 𝗩𝗘𝗡𝗧𝗥𝗘 𝗔𝗧𝗟𝗔𝗡𝗧𝗜𝗤𝗨𝗘

C’est une question assez simple que le peintre Mahmoud Baba Ly se pose. Et la manière qu’il emploie pour l’illustrer ne souffre pas de mystère. Autour de lui, la ville est en pleine métamorphose. Il y a quelques années encore, il la peignait de couleurs assez vives, des ocres chaleureux, des crépuscules remplis de douceur. Puis le monochrome s’est emparé des lieux. C’est une matière assez inquiétante, sous certains aspects. Elle recouvre la réalité d’une manière uniforme. Elle impose un sentiment.


A cet instant, Mahmoud Baba Ly semble ressentir une inquiétude croissante. Ses toiles gagnent en gravité. Les visages laissent apparaître des fonctions qui se délitent. Un masque se devine, une figure qui s’abîme. Au sens premier du terme, qui plonge dans l’abîme.

Tout cela va disparaître, nos rêves, nos illusion, notre consommation, happés par les grands fonds.


Dans une série toute récente, débutée en 2021, il semble bien que le naufrage se confirme. Cette fois, le peintre prend pour motif la mutation sociétale. Il figure cette réalité sous une forme inédite et peu encourageante d’une immersion terminale. Des pantins désarticulés, des robots hors de fonction, brisés, plongent lentement dans les profondeurs de l’océan. Cette descente vers l’oubli est terrifiante. Silencieuse, elle s’opère sans espoir de rémission, sans perspective de sauvetage. La mer se referme. Les corps mécaniques vont bientôt disparaître, happés par la profondeur, que l’on devine en arrière-plan, noire et définitive.

Des pantins désarticulés, des robots hors de fonction, brisés, plongent lentement dans les profondeurs de l’océan.


Bien sûr, il est possible d’imaginer quantité de scénarios. Le moins encourageant serait de penser que nous sommes ces personnages démantibulés, fonctions inopérantes, basculés par-dessus bord. Le second sera d’imaginer qu’il s’agit là de certains comportements, qui n’ont plus aucune raison d’être, d’illusions factices et de décisions sans lendemain. Mahmoud Baba Ly parvient à garder l’issue ouverte. Dans ce vert et ce bleu abyssal, la question reste posée : « Où va-t-on ? », et l’option demeure possible de retrouver un jour la terre ferme, le rivage, le pluriel des couleurs et des sentiments.


« Où va-t-on ? » Acrylique sur toile, 1, 45m x 1, 30m (2021)RC (ZO mag’)
(RC ZO mag’)
Photo: Mahmoud Baba Ly

Contact:https://www.facebook.com/damugalbabaly
La galerie Kiunga représente l’artiste en Europe:
http://galerie-art-bordeaux.com/
Tél. : 06 62 90 79 71

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