Exposition Congo/ Quai Branly / La part de l’ombre / ET LA LUMIÈRE COUVRE L’OMBRE

Une époque passe par ici et une autre par là. Deux chemins se croisent, deux lignes porteuses de messages. Jusqu’en avril 2022, le Quai Branly-Jacques Chirac présente quelques 150 œuvres de l’ancienne province du Bandundu (Sud-ouest du Congo). Cette exposition est mise en scène par Julien Volper, conservateur à l’AfricaMuseum de Tervuren (Belgique). Elle s’attache à donner une vision assez complète des arts traditionnels de ce territoire, vaste comme la moitié de la France.

Que voyons-nous en fait ? Quel est notre regard, européen ou africain, sur une civilisation aussi riche, mais qui demeure dans une ombre totale ?

« La Part de l’ombre » permet notamment de découvrir une production plus discrète que celle des masques et qui s’intéresse à la statuaire en bois. L’intérêt de ce genre de rassemblement est en même temps de donner des clefs de compréhension. Les rites et les usages liés à ces objets demeurent en Occident très méconnus. Que voyons-nous en fait ? Quel est notre regard, européen ou africain, sur une civilisation aussi riche, mais qui demeure dans une ombre totale ?

Julien Volper a donc eu cette idée d’associer deux artistes africains à cette mise en lumière. Et de leur poser la question : que voyez-vous ? Wiligama Art, partenaire de cette expo, avait suggéré leurs noms, certain que « J-C Lofenia et Enyejo Bakaka, dans leur langage visuel propre, apporteraient une touche de « folie » à cette figuration de la tradition. » Le comité du quai Branly a été emballé par les projets et les artistes ont commencé le travail en 2019.

Chaque époque est porteuse d’une figuration. Il n’est pas sûr qu’elle corresponde à la réalité, mais elle est encore une manière de se réapproprier l’histoire.

Au final, Lofenia rend un hommage caricatural à la sauvagerie des peuples premiers. Tandis que Bakaka assoit sur le trône la croyance ancestrale. La tête de mort et le chasse-mouche font figures de pièces totémiques. Et voici donc reconstitué le temps d’une ombre, le tissu complexe des significations. Chaque époque est porteuse d’une figuration. Il n’est pas sûr qu’elle corresponde à la réalité, mais elle est encore une manière de se réapproprier l’histoire. Les pyramides, le fleuve Congo, les terres du vodoun, passent dans cette machine à faire et défaire. Productrice de spectacle, faiseuse de couleurs, chacun peut y trouver ce qui lui convient. Et la lumière revient sur l’ombre.

La part de l’ombre, du 14 décembre à fin avril 2022.
https://m.quaibranly.fr/fr/expositions-evenements/au-musee/expositions/details-de-levenement/e/la-part-de-lombre-39068/

Roger Calmé (ZO mag’)
Photos: Wiligama Art

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