Ce jour-là, Akoe Placide, peintre contemporain africain, arrive en Belgique. Comment décrire la scène ? Quelques semaines plus tard, il peint ce tableau. Description.
« Précisément le 3 octobre 2006, vers 10h. Je suis sorti du bureau de l’immigration avec un ticket de train et un plan indicatif pour me rendre à Manhay, un centre pour demandeurs d’asile, situé à une trentaine de kilomètres de la gare d’Aywaille. La dame qui m’avait remis le ticket et le plan m’avait dit : « tu prends le train, puis tu descends à Aywaille. Un bus de la Red Cross (Croix-Rouge) viendra te chercher ».

« Alors que le bus vient normalement à 18h00 , je me pointais déjà à la gare d’Aywaille vers 11h30, seul dans un lieu inconnu, dans le grand froid, ne connaissant même pas la prononciation de Manhay, je demandais aux rares passants : « Excusez-moi : où se trouve « Man-high ». « Aucune idée ! » me répondaient-ils. Je ne savais pas que Manhay était si loin de Aywaille. Comme je mourais de froid, je posais la question aux passants pour m’y rendre à pied. Juste que quelqu’un m’indique la direction.«
« N’ayant aucune réponse, je suis entré dans magasin de vêtements de seconde main. Là j’ai acheté une veste de femme pour me couvrir. Je savais que c’est une veste de femme, mais je n’avais pas beaucoup d’argent sur moi et c’était la seule à ma portée financièrement. Je m’étais couvert avec, sous la halle qui servait d’abri aux passagers jusqu’à 18h. A ce moment-là, le bus de la Red Cross s’est garé à une dizaine de mètres. C’était une journée terrible. Vraiment. »

« Premier jour à la gare d’Aywaille », acrylique sur toile (2006).
RC (ZO mag’)
Photos: Placide Akoe
Contact: (20+) Placidos Akoe | Facebook
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