Inversons le procédé. Au lieu d’imposer une méthodologie occidentale aux pratiques artistiques africaines, pourquoi ne pas partir du process animiste et l’appliquer à la production numérique et culturelle ? Dans cette inversion des références de fonctionnement, que peut-on déduire, ou rêver et même devenir ?
l’Akademie Schloss Solitude a demandé à Nkhensani Mkhari (artiste et commissaire) de mettre en place cet atelier sur les intersections possibles entre les croyances bantou-kongo et leurs possibles applications à l’espace numérique. Bien sûr, il ne s’agit pas seulement de l’esthétique, mais de réfléchir le site comme un lieu d’archivage et de libertés, de choix possibles et non de direction imposée.


Nkhensani Mkhari est notamment à l’origine du projet « Misava », le premier en Afrique de ce genre. L’objectif est de faire du numérique un lieu « de guérison radicale et de manifestation de nouvelles métaphores de la conscience. » Artiste multidisciplinaire, son activité englobe aussi bien la peinture, la photographie, la performance, le design sonore et les nouveaux médias.
L’atelier online que propose l’Akademie se déroule en deux séances. Il peut s’envisager comme une méditation pratique sur les limites, les « frontières poreuses » et possibles que la cosmogonie bantoue autorise. La machine peut les adopter et les humains vivre ainsi des fantaisies créatives et existentielles plus harmonieuses. Thérapie créative donc !

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Izinto zaBantu – Akademie Schloss Solitude, Online. 30 nov. et 1 déc. 2021
RC (ZO mag’)
Photos: Akademie Scloss Solitude
https://www.akademie-solitude.de/en/
Repères
Nkhensani Mkhari (né en 1994) est un artiste et curateur interdisciplinaire basé à Johannesburg (Afrique du sud). En 2018, son intérêt pour les intersections entre l’art et la technologie le conduit à une première résidence d’innovation numérique « Fak’ugesi », organisée par le Dr Tegan Bristow. En 2020, une première exposition pop-up a lieu à Paris avec le Ge’enie d’Alex. Septembre de la même année, sa première exposition se déroule à Jo’burg, intitulée « Porous Boarder ».
Il vient d’achever une résidence à l’Akademie Schloss (2021, Allemagne), « Zibuyile Zinkisi » sur les stratégies de rapatriement virtuel et les technologies indigènes.
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