Pays-Bas / Peinture / Annika Lochtman, un tableau… / ET SI ELLE MANGEAIT SON AMANT ?

Non, ce n’est pas un masque, c’est un insecte. Une bestiole qui attend son heure. Inutile de savoir maintenant dans quel endroit de la maison ces deux jeunes filles se croisent. Elles habitent au même étage d’une pension, en haut d’un escalier de bois. L’une est amère et l’autre a vingt ans. C’est l’âge des confessions et des choses qui sentent au bout des doigts. Penchée à l’oreille, elle gazouille son affaire. Ce sont de petites confidences, pleines d’un grand émoi. Innocente ? Annika Lochtman ne peint pas ce genre de chose. Elle débusque des états plus équivoques. Notre monde en est rempli et les jeunes filles, n’est-ce pas, n’y échappent pas.

Et la joue pâle et lisse dessine un triangle parfait. C’est à s’y méprendre un masque livide et froid,

Pourtant, contrairement à d’autres tableaux, la peintre hollandaise reste dans le non-dit. Aucune provocation colorée en haut des cuisses! C’est dans l’oreille qu’une partie de la confession se trouve et on n’y a pas accès. Par contre, il y a sur cette toile un troisième personnage.
« 𝘝𝘰𝘶𝘴 𝘦̂𝘵𝘦𝘴 𝘧𝘰𝘶, 𝘪𝘭 𝘯’𝘺 𝘢 𝘱𝘦𝘳𝘴𝘰𝘯𝘯𝘦, 𝘭𝘦𝘴 𝘥𝘦𝘶𝘹 𝘨𝘢𝘮𝘪𝘯𝘦𝘴 𝘴𝘰𝘯𝘵 𝘴𝘦𝘶𝘭𝘦𝘴 𝘥𝘢𝘯𝘴 𝘵𝘰𝘶𝘵𝘦 𝘭𝘢 𝘮𝘢𝘪𝘴𝘰𝘯 », direz-vous. Faux ! Annika nous invite à voir qui cette jeune fille abrite dans la pureté apparente de ce grand corps. Fichu mensonge. Regardez de plus près:
La gamine est penchée dans le cou de sa sœur et on ne voit de son visage qu’un seul œil. Mais à la même hauteur, il y a l’oreille. Et la joue pâle et lisse dessine un triangle parfait. C’est à s’y méprendre un masque livide et froid, peut-être la tête d’une mante.


Dans ce triangle glacé, une attente morbide s’est glissée. Annika Lochtman a réussi, sans que personne n’y prenne garde, à introduire l’insecte dans la scène. La mante est une bête remarquable. L’amant l’ensemence et elle le mange. Le festin va venir. Et la sœur, qui est une jeune femme revenue de tout, ne voit rien. Et le spectateur non plus, qui pense Annika Lochtman revenue à la figuration bourgeoise. Foutaises.


La suite est une fiction. Il s’agit toujours de narrations hypothétiques. Par exemple : la logeuse, en bas des marches, leur demande ce qu’elles ont à se raconter et qu’il faudrait penser à éteindre.

(ce texte est dédié à Mme Salmone)

,

Liefdesgefluister, acrylique et encre, papier 30 x 0, 40m), 2021.
RC (ZO mag’)Photo : Annika Lochtman
Contact : https://www.facebook.com/people/Annika-Lochtman/100006713227133/(USA).

A lire aussi: Pays-Bas / peinture / Annika Lochtman / CES CHOSES ARRIVENT ET CETTE COULEUR AUSSI | ZO mag’ (zoes.fr)

Laisser un commentaire

Entrez vos coordonnées ci-dessous ou cliquez sur une icône pour vous connecter:

Logo WordPress.com

Vous commentez à l’aide de votre compte WordPress.com. Déconnexion /  Changer )

Photo Facebook

Vous commentez à l’aide de votre compte Facebook. Déconnexion /  Changer )

Connexion à %s

Site Web créé avec WordPress.com.

Retour en haut ↑

%d blogueurs aiment cette page :