Une formidable journée commence. Belle comme une publicité pour du dentifrice ou une église évangéliste… ce qui est un peu la même chose en termes de couleur et de sourire. Nous sommes au quatrième Jour du Renouveau. L’épidémie n’existe plus et ce matin, nous boirons tous du chocolat. Un (court) instant, la peinture de William Scott vous suggère ce message.
Le peintre californien travaille un peu de la même façon que les artistes funky et leurs cousins du lointain Zaïre. Il fait si remarquablement bon dans les rues de San Francisco, comme à Kinshasa d’ailleurs. Aucune misère, pas le moindre désarroi. Des filles splendides, des bodybuildeurs, la mine réjouie de Barack O., les magasins discount : rien ne manque. William Scott le dit et le répète, la divine Volonté est faite et Frisco, dans l’adoration de son Dieu, montre ses dents remarquablement alignées.
Pour sa première exposition en Europe, William Scott trouve un remarquable éclairage dans l’un des lieux les plus emblématiques de Londres, le Studio Voltaire. L’espace vient d’être rénové et il présente 80 œuvres de l’artiste, peintures, dessins et sculptures. Scott observe depuis trente ans avec attention les transformations de son quartier. Les années soixante ne sont plus, beaucoup de choses ont évolué, mais il garde pour repère une imagerie funky et optimiste qui tient de l’utopie. Le sourire est permanent, à l’image de toute une Amérique qui croit en ses valeurs. C’est en somme la partie immédiatement visible de cet iceberg sociétal. Ou alors comme un rêve utopique, une prière à l’Éternel…
A l’image d’un parc d’attraction, une navette spatiale embarque les passagers et les plonge un instant dans un total émerveillement. God bless Frisco.
Depuis le commencement de son œuvre, Scott entretient tout comme les peintres de Kinshasa la volonté du changement. Et comme il semble impossible de le peindre en ces termes, il projette une cité radieuse dont le nom est « Praise Frisco ».
Sur cette fresque en évolution permanente, on retrouve une forme d’innocence enfantine. Les victoires des Lakers, l’avènement du prophète. transporte le peuple noir américain de joie. A l’image d’un parc d’attraction, une navette spatiale embarque les passagers et les plonge un instant dans un total émerveillement. God bless Frisco.
William Scott, du 9 octobre au 2 décembre 2021, Studio Voltaire, Londres. William Scott – Studio Voltaire
RC (ZO mag’)
Photos: DR et © Studio Voltaire
Repères:
William Scott est né en 1964, à San Francisco (Californie). Il travaille avec le célèbre Creative Growth Art Center à Oakland, en Californie, depuis 1992.
Certaines de ses œuvres ont été intégrées aux collections permanentes du Museum of Modern Art de New York; SFMOMA, San Francisco et The Studio Museum à Harlem, New York.
Expositions sélectionnées
2019: A Celebration of the Visible: Singing Color, Clifton Contemporary Art, Bristol (GB).
2018: An Other Life, Creative Growth, Art Center, Oakland (CA). 2017:
Talk to Me, Creative Growth Art Center, Oakland (USA).
2013: The Alternative Guide to the Universe, Hayward Gallery, Londres (GB).
Create, Boca Museum of Art, Boca Raton (Floride).
2012: We The People, Robert Rauschenberg Foundation Project Space, New York (USA).
2010: The Museum of Everything, Pinacothèque Giovanni e Marella Agnelli, Milan (Italie). 2009: William Scott – ‘Good Person’, White Columns, New York.
2009: The House The Cat Built, Galería Salvador Díaz, Madrid (Espagne).
2008: From One Revolution to Another, Palais de Tokyo, Paris (France).
2007: Creative Growth, Gavin Brown’s Enterprise, New York.
2006: White Room: William Scott, White Columns, New York.
2005: Leon Borensztein and His Friends: A Look at Creative Growth Artists and their Work, Yerba Buena Center for the Arts, San Francisco.
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