Burkina Faso / Ateliers Maaneere / BIso 2021 / DE LIENS ET DE LIEUX

Le singulier est une illusion. L’unique relève de l’utopie. C’est dans le pluriel que la création se définit le mieux. Pluriel des formes, des discours, des origines, diversité permanente des sentiments et des mots qui les traduisent. Et c’est d’ailleurs dans le titre de cette exposition, « Esprits, formes et objets » que proposent, autre pluriel, Abou Traoré, Abou Sidibé, Issiaka Savadogo, Xavier Sayago et Christophe Sawadogo. Ils sont cinq, et si le propos est forcément différent, la cohérence est permanente.

Abou Sidibé, dans une patiente reconstruction des gestes qui nous ont faits à un moment et qui nous échappent désormais.

A l’initiative de cette collective, Francois Deneulin place une ligne conductrice. D’abord il évoque la rencontre et l’humanité qu’elle imprime. Mais il insiste aussi sur l’importance du temps, dans la qualité de la relation, comme de la réalisation des oeuvres. Le temps, l’écoute, du créateur et de la matière, comme du sens qu’elle porte. Voilà (peut-être) un lien possible entre ces cinq créateurs, la passerelle, le dialogue à (r)établir pour que les formes, les objets et les esprits soient intelligibles.

Cette notion est centrale pour Abou Traoré, qui sculpte un nœud vital à la terre, à ce qui précède et qui suit. Même sensibilité chez Issiaka Savadogo, dans son rapport à la croyance. En désacralisant le fétiche, il lui résuffle une vitalité par la résurrection des matières. Quant à Christophe Sawadogo et Xavier Sayago, ils s’inscrivent dans une perspective sociétale que l’art en Afrique de l’ouest aborde assez rarement. Pour rappel, Christophe Sawadogo est également à l’origine du lieu d’exposition et de réalisations fortes dans les régions nord du Burkina-Faso, victimes du terrorisme.

De l’avis de beaucoup, Abou Traoré compte parmi les sculpteurs majeurs d’Afrique de l’ouest.

Enfin, Abou Sidibé, peut-être le plus étonnant, multiplie les pistes, en suivant des indices liés à la temporalité. François Deneulin avoue avoir du mal à le situer. Dans cet atelier-matrice, se (re)construit un monde, avec la patience qui est celle du temps et une beauté qui vient sans être restrictive.

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Esprits, formes et objets, du 9 au 2″ octobre 2021, agence Deneulin et Ateliers Maaneere.
www.deneulin.fr

RC (ZO mag’)
Photos Agence Deneulin

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