Au premier degré ? Une paternité inquiète de l’avenir. Ce père (Rashod Taylor) s’interroge, au quotidien de l’image, sur ce que la vie peut réserver à son enfant. Un père. Ce n’est pas la mère, dans le cliché pontifiant de la maman responsable… De ce rôle que l’on accorde par obligation au féminin. Les femmes et la progéniture. Les hommes au garage qui farfouille dans un moteur. Non, c’est un père qui a cette angoisse dans son fichu cœur de mec, et se pose la question de ce qu’il faut lui mettre ce matin, pour aller à l’école, et si ses chaussures ne commencent pas à être trop petites.


Au deuxième degré ? C’est dans le tirage même de ses images, le besoin de dire sa tendresse immense, la liquidité de son coeur quand il le voit, assis sur les marches de la maison, dans le jardin qui joue avec une herbe, dans le bain, tous les deux. Pas la mère et l’enfant dans le bain ? Non, le père. Le rôle et le sentiment immense. Il a choisi une gradation très douce pour ça, un « 2 » par exemple, qui fait au gris la caresse d’un mimi!
« Il ne peut pas vivre une enfance insouciante comme il le mérite ; il y a un poids qui vient avec sa noirceur… » Rashod Taylor
Au troisième degré, ce sera politique, et là, c’est Rashod Taylor qui le dit: » ma question est dans le fait de grandir noir en Amérique. Il ne peut pas vivre une enfance insouciante comme il le mérite ; il y a un poids qui vient avec sa noirceur, un poids qu’il n’est pas prêt à supporter. C’est mon travail de supporter ce poids (…), l’injustice, les préjugés et le racisme qui sont imbriqués dans notre société. » Simplement un homme responsable et qui tente d’adoucir les angles ! Gradation 2.
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RC (ZO mag’)
Photos: DR et Rashod Taylor
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