Quelle chance de se balader dans la nouvelle peinture malienne! D’ailleurs, « nouvelle » n’est pas l’adjectif qui convient, tant sa personnalité est en référence permanente avec ce qui la précède, qu’il s’agisse de la peinture ou du paysage environnant. Sanago, Amadou Opa Bathily et Alhassane Konté en sont de solides exemples. Et Abdoulaye Diakite de la même façon qui a entamé il y a deux ans une « série rouge » assez sidérante et totalement méconnue, d’un côté et de l’autre du Sahara.

…dans la simplicité des mots, des couleurs et du trait, ce que l’humain découvre au début de son histoire.
Rouge donc, en dominante solaire, comme le serait la lumière au couchant. C’est une couleur somptueuse appliquée en larges aplats, géométries murales, ombres fraîches des portes et des passages. Et de la même façon qu’il dessine la ville, viennent se poser au centre, l’enfance et la jeunesse. « Je voulais que cette exposition soit un hommage au grand photographe Malick Sidibé. Ce sont ces petits moments qui m’intéressent, » explique-t-il. La toile figure un jeune homme sur sa moto, deux danseurs stylisés qui balancent leurs bras émerveillés, et un tout-petit qui promène une iguane, au bout d’une ficelle.

Issu de l’Institut national des Arts (2014), le peintre a déjà été remarqué par l’Unesco, qui portait évidemment un réel intérêt à ce travail sensible. L’humanisme de Abdoulaye Diakité n’est pas une formule publicitaire. Son personnage carré, découpé comme une carte à jouer, propose un regard apaisé sur la ville prise par le doute. Ce qu’il dit de l’enfance n’est pas un message nostalgique. Il s’agit plutôt d’une invitation à reprendre, dans la simplicité des mots, des couleurs et du trait, ce que l’humain découvre au début de son histoire.
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Exposition « les Artistes d’Agansi », tout le mois de septembre (online)
https://agansi.com/abdoulaye-diakite/
RC (ZO mag’)
Photos: © Abdoulaye Diakite 2021
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