Caraïbes / Photographie / Claudio Arnell / L’ENDROIT OU COMMENCE CETTE ÎLE

Il est né en 1989. Mais ce n’est pas une raison suffisante à ses images. Le lieu de sa venue au monde est plus instructive. Il s’agit d’une île. Elle est au milieu d’un déplacement perpétuel d’histoires orageuses, de typhons, de naufrages… Au fond des couloirs, elle brille d’une lumière incertaine. Les îles sont ainsi faites et tout ce qui les fixent sur des cartes n’est qu’un flash illusoire. Claudio Arnell est né sur une île des Caraïbes et son appareil est certainement le meilleur moyen d’échapper à l’insularité.

Les plages sont factices, les arbres sont des répliques, c’est une images ancienne à laquelle remettre un peu de peinture.

Il ouvre une boîte. Souvent les photographes restent fixés à leur seule production. Ils disent si peu. Les galeries aussi, sous les éclairages réglementaires et la critique dans son garde-à-vous dialectique. Une photo-pensée arrêtée, dans un temps calibré, qui va entre des points fixes, vitesse et focale. Claudio Arnell ne se retrouve pas dans ce rapport géométrique.

La boîte s’appelle Facebook. Vous êtes libres d’y fouiller et de recomposer le paysage qui vous convient. Les îles sont un patchwork, plus africaines qu’il n’y paraît. Leurs lignes et leurs visages sont cassées et recousus. Chez Arnell, on suppose dans ce désordre instinctif des messages affichés, des néons qui clignotent, des ciels, le matin, posés sur des piliers de pluie. Un débarras, mais à l’origine de ce qui suit. Un passé constructif, dans lequel il puise les éléments de son vocabulaire.

Une petite voix vous dira que les peintres travaillent aussi de cette façon. Que ces instants sans suite et sans origine, sont des ébauches, des croquis qui prolongeront ensuite le mouvement sur la toile. Les cinéastes travaillent aussi de cette manière, dans des repérages, dont ils font des films. La construction d’un monde, le commencement d’une île, entre les diverses narrations. C’est vrai, on peut toujours se demander où commence la réalité.

dans ce désordre instinctif des messages affichés, des néons qui clignotent, des ciels, le matin, posés sur des piliers de pluie.

À regarder ces images, vous saurez que Claudio ne croit pas dans l’immobilité. Les choses arrivent et déjà elles sont recouvertes. Par le vent, par la rouille, par le souffle du cyclone, par le baiser de cette fille… Et l’histoire se poursuit. On voit bien une ombre passer, et la personne s’en aller de l’autre côté de la mer. Dans cet enchaînement, l’impression est de regarder un film. Quelque chose comme Wenders, Dennis Hooper et les yeux de Thelma.

À cet instant, Claudio referme la boîte et vous invite à voir son expo.

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Inside/Outside, Art café Axum, Philisburg, Sint Marteen.

RC (ZO mag’)
Photos: DR et C. Arnell
Contact: www.facebook.com/claudio.arnell

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