Est-ce une fiction ou la réalité la plus pure ? Cette impression que la vie a dû s’inspirer d’instants semblables, avant de dessiner des moments, des gens, des accidents et des bonheurs. Est-ce que Raul Canibano est un metteur en scène d’un genre nouveau ? Il imagine une vie et c’est exactement ce à quoi elle va ressembler, plus tard. « Absolut Cuba » est un livre pour les adultes qui ont un espoir, au fin fond de ce grand désarroi, de croire que nous allons nous en sortir.

Au commencement, Raul Canibano a été soudeur. C’est un beau métier qui met des étincelles au bout des doigts et permet de tout faire ou presque. Et puis, au sortir du lycée technique, il s’est passionné pour la photo. On imagine mille raisons à ça. Merveilleuse rencontre. Dans une image de faire se cotoyer l’impossible, deux beautés lointaines et plausibles, qu’on apprend à surprendre et à suspendre. De cette façon-là, elles ne retombent pas en poussière.
Dans ce très beau (et irremplaçable livre), la poussière est lumière et les hommes jonglent avec des tas de choses: la musique, le sourire des enfants, avec des chevaux comme au temps des Gitans, avec des chapeaux… C’est un noir et blanc comme il en existe peu, existentiel et rêveur, mais très technique aussi, qui sait compter jusqu’à dix.

Comme le dit si bien Leonardo Padura Fuentes, écrivain : « Pour rendre un tableau concret, Cañibano n’a besoin que d’eux (les hommes) et d’un peu de lumière. Ni plus ni moins.” C’est comme la soudure, de l’oxygène et une flamme. Et les hommes redeviennent des hommes, et les oiseaux jouent dans le ciel. Un jour à Cuba, « l’Absolut » vérité.
Absolut Cuba, de Raúl Cañibano, 192 pages, 100 photos. Edition Lammerhuber.
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