Zimbabwe / Peinture / Tafadzwa Gwetai, un tableau… / LA RAISON REMET LA LUMIERE

Une gigantesque équation qui va d’un bout à l’autre du paysage. Ecrite sur le bleu du ciel, ça part d’un bout du jour et ça rejoint le bout de notre main. S’agit-il vraiment d’un paysage et du passage mathématique d’une comète ? S’agit-il de la terre toute entière ou de celui qui la regarde ? Depuis qu’il peint, Tafadzwa Gwetai parle de la construction de l’homme. Et si ce puzzle (Illusion de perfection) n’est autre que lui-même dans l’accumulation quasiment géologique de son existence?

« L’Afrique a adopté ces langues imposées. Mon paysage raconte mon histoire et mon humanité. » Tafadzwa Gwetai


L’écriture de la toile pourrait être une longue conversation qu’il entretient avec le temps. Au commencement, le peintre pose la ligne, qui est le mot, qui suggère la question. « La ligne est le point de calme et d’équilibre pour moi. Je grave le papier avec des lignes qui prennent la forme de mots, de calculs mathématiques, d’illustrations humaines. Je trouve un sens dans la logique et m’efforce de redéfinir cette même logique dans ma langue de peinture. (…) Ces mots sont gravés à la surface de mon papier avec une permanence aussi brutale et durable qu’un tatouage. L’Afrique a adopté ces langues imposées. Mon paysage raconte mon histoire et mon humanité. Les rayures prennent vie lorsque la peinture vient à la surface. A mesure que je remplis les lignes rayées avec l’alizarine, la sienne brûlée, le jaune de cadmium, le bleu de Prusse, le contraste fait ressortir la clarté du récit. »

« Je trouve un sens dans la logique et m’efforce de redéfinir cette même logique dans ma langue de peinture. (…)«  Tafadzwa Gwetai


Dans la caverne première, l’homme regarde les murs et tente de déchiffrer les figures qui bougent sur la pierre. La toile de Tafadzwa Gwetai est une interprétation, la plus raisonnée possible, de cette danse des ombres. La clarté qu’il porte, la couleur qu’il pose ouvrent un autre champ de lecture. Ce n’est pas seulement une équation mathématique, une froide mise en perspective, mais une part de lucidité qui évite au coeur l’enfermement. Le mur n’est pas sombre, il est bleu.

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 » Illusion of perfection » (Hocus Pocus), 1, 86 m x 0, 94 m. Huile sur toile (2021)
Roger Calmé (ZO mag’)
Photo DR et Tafadzwa Gwetai

Repères:
2014: Con Artist: The Purpose Of Illusion (National Gallery, Bulawayo)
2013: Counting People (Art Eye Gallery, Sandton, Johannesburg, Afrique du Sud)
2012: Codes esthétiques: quand la science rencontre l’art (National Gallery, Bulawayo)
2010: L’incroyable découverte du professeur T.Gwetai (National Gallery, Bulawayo)
2007: Laying Down of Pensées (Galerie Delta, Harare)
2001: Blind Rise (National Gallery, Bulawayo)

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