Au nom de Siaka Togola, solitude incompréhensible, un moteur de recherche regrette de ne proposer « Aucun résultat pertinent associé« . Comme tant d’autres plasticiens africains, le peintre reste dans une obscurité quasi totale. Ignorance. Indifférence, et parfois, un éclair, sans aucune ambiguïté. Sous l’une de ses toiles, « Le manque de partage » (quelle ironie), un collectionneur français, installé à Bamako, a posé l’adjectif « immense ». Immense oui, dans la modestie de son geste, dans le traitement du sentiment. Des choses tellement fragiles, liées à la tendresse, à la solitude, au « manque de partage », en somme.

Notre chance est alors de croiser sur un site malien, une dizaine de ses toiles, vendues pour quelques francs. Des acryliques sur tissu, des représentations quotidiennes de nos vies, dans le dépouillement qui les accompagne, sans autre effet que celui d’une vérité, saisie entre deux portes qui s’apprêtent à se refermer. La peinture de Siaka est intime. Elle traite de l’humain, et elle met sur cette réalité beaucoup de précaution et de discrétion. Pourtant, il suffirait d’écarter le voile. Alors surgit une histoire emplie de lumière, soumise au grand vent, à la marée « immense ».

Les visages de Togola ont des ponctuations rouges, comme des cris. Ils convulsent, de façon muette, la préoccupation de leur quotidien…
la difficulté de trouver une place, de cultiver une terre complice, d’accueillir la pluie nourricière. Ils ouvrent des abîmes de bouche. Et personne ne les entend. Le moteur de recherche regrette de ne proposer « aucun résultat pertinent associé ».
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Roger Calmé (ZO mag’)
Photos: DR et remerciements à Agansi.
La galerie virtuelle représente l’artiste.
Des œuvres récentes sont visibles sur son site: https://agansi.com/siaka-togola/
Repères:
Né en 1977, à Kati (Koulikoro, Mali). Il a fréquenté l’Institut national des Arts de 1998 à 2002 avant de rentrer au conservatoire des Arts et Métiers Multimédia Balla Fasséké Kouyaté (Bamako, 2005 à 2010).
Plasticien, il participe à de nombreuses expositions collectives au Mali et des résidences en France (Dunkerque, 2002) et ateliers (Bruxelles).
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