Programme Interdisciplinaire / Art et environnement / Goethe-Institut et Prince Claus Fund / UNE RIVIERE DANS LE SENS DE LA TERRE

On peut se contenter de regarder les bilans, et ils sont suffisamment catastrophiques. On peut aussi changer de chaînes et revenir à un programme souriant (accessible aux moins de 5 ans). La planète est dans un sale état. L’épuisement des ressources, les abus environnementaux, la violation des droits humains, soulignent une double évidence. Non seulement l’espace est dégradé, mais l’homme en pâtit, quel que soit son lieu de vie, sa culture, sa philosophie. Il y a 25 ans de ça, le Prinz Claus Fund a commencé à réfléchir sur les options que la culture pouvait offrir dans les espaces sociaux menacés. Ils peuvent être extrêmes, au plus profond d’une forêt humide ou sur le cercle arctique, ou dans la périphérie d’une mégapole. Le souci de cet organisme est de rétablir des espaces d’échange, des alternatives d’éducation, où la culture joue un rôle. La culture et l’art donc, comme vecteur d’émotion et de réflexion.

L’homme, l’espace, la conscience, le dialogue, la spiritualité, la conviction ne sont pas des mots vides de sens.

Dans ce cadre, en association avec le Goethe Institut, une plateforme a été créée, il y a trois ans, et une cinquantaine de projets ont ainsi été menés. Certaines d’entre elles ont été rassemblées sur le site « take me the river » (voir encadré). Des oeuvres de Misha Vallejo (Équateur), Diana Rico et Richard Decaillet (Colombie), Arko Datto (Inde), Mohamed Mahdy (Égypte), Gilberto Esparza (Mexique) et d’autres, permettent ici de mesurer la possibilité visibilité que la création apporte. L’homme, l’espace, la conscience, le dialogue, la spiritualité, la conviction ne sont pas des mots vides de sens. Des scientifiques s’y sont joints, des chercheurs, des architectes et urbanistes. Histoire de reconstruire de possibles utopies. Et là encore le mot revêt un sens, alternatif et profond.

Dans le cadre de ce programme, le Fund et le Goethe Institut lancent leur appel à candidatures pour la prochaine édition. Douze candidats (entre 8 et 15 ans d’expérience dans leur domaine) seront retenus et vont bénéficier d’un accompagnement très spécifique. Les mentors chargés de cet appui les aideront à envisager de façon réelle les connexions entre l’art et l’environnement. Une partie importante du travail consistera aussi à développer l’idée de collaboration, dans la réalisation même et sa présentation, donc son accessibilité au public. Enfin, un soutien financier est apporté à chaque projet. Six mille euros sont attribués pour le développement même du concept et 4000 de plus, pour d’éventuelles collaborations avec d’autres candidats. Interaction au pluriel et travail possible au-delà du projet de base.  

Date limite d’inscription, le 26 août 2021.
RC (ZO mag’)
Photos: Misha Vallejo, projet ‘Secret Sarayaku’. et Prinz Claus Fund
https://princeclausfund.awardsplatform.com/
Emmenez-moi à la rivière (takemetotheriver.net)

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« Take me to the river » (Emmène-moi à la rivière)

Depuis 2018, le Goethe-Institut et le Prince Claus Fund ont donc lancé un programme de soutien aux artistes qui travaillent sur cette intersection des domaines. Intersection, parce que rien n’est séparé. L’art ne se limite pas à une expression murale, dans le strict cadre muséal ou de la galerie. Il déborde un peu dans tous les sens, dans la ville et sur ce qui entoure la ville. Certains de ces créateurs s’intéressent justement à cette capacité émotionnelle de l’art et sa capacité à réveiller la conscience environnementale.

Fiction ou réalité et les deux en même temps: l’acceptation de détruire la Terre et ceux qui habitaient dessus.

« Take me to the river » rassemble quinze de ces projets, mis en place depuis la création du mentorat. Cette exposition multimédia, montée par Maya El Khalil, utilise des travaux vidéo, photographiques, de la radio communautaire, rapportés de différents pays, particulièrement touchés par le dérèglement climatique. L’Afrique centrale, l’Amazonie, les confins sahariens ont vu se développer quantité de réflexions pointues. L’artiste rejoint ici l’architecte, le botaniste, le chaman, et ils tissent ensemble un langage rétabli, conscient de l’autre, préoccupé par la continuité. Les réponses alternatives existent. Elles ne sont pas un rêve, mais un « art de vivre » réel.

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