Aucune illusion à se faire! Aucun bobard à raconter, non plus. De réduire à l’extrême la palette vous oblige à une totale honnêteté. Le monochrome vit ainsi dans la vérité extrême de son choix. Et c’est un peu pour les mêmes raisons que le peintre Jean-Laurent Koné Zié a débuté cette série en noir et blanc sur « Les badauds d’Abidjan ». Aucune autre couleur ne sera acceptée, que le noir et le blanc. La quête de vérité est similaire. Elle n’est pas sans rappeler le retour au dessin, ou dans un autre médium, l’usage photographique, argentique et essentiel, qui était au commencement et revient périodiquement.

« J’ai eu envie de revenir à cette chose première. Je veux dire que c’est comme le crayon qui trace un trait. Cette ligne possède une vérité infalsifiable. Je pense que nous devons revenir à ça, que c’est un besoin, de voir la toile sans illusion, sans fard. » Aucune combine ne viendra perturber la pureté des lignes et le sentiment initial. « Le noir et le blanc, c’est à la fois le commencement et ce qu’il y a à la fin, puis à nouveau la clarté, et chaque jour, dans un recommencement permanent.«
Je pense que nous devons revenir à ça, que c’est un besoin, de voir la toile sans illusion, sans fard. » Jean-Laurent Koné Zié
Dans ce croisement des idées, les « Badauds d’Abidjan » ont été conçus. Regardez ces visages, au marché de Treichville, dans les rues bruyantes de Yopougon ou d’Adjamé, ils vous diront que… la vie est ainsi faite. Nos rêves, nos amertumes, nos besoins quotidiens, l’envie, le désir, la raison, tout ce blabla existentiel, aussi vain que la pétarade des mobylettes, toute cette mascarade est la même, qu’hier et qu’ailleurs. Le noir et blanc est une langue universelle et intemporelle. Et c’est pour cette raison que le peintre l’a choisie. Elle dit le fondement des choses, elle dit l’humanité du sujet.
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Les badauds d’Abidjan, collage de tissus et acryliques sur toile, 1, 30 x 0, 90m (2021).
RC (ZO mag’)
Photo: J-L Koné Zié
Contact: https://www.facebook.com/ziejeanlaurent.kone
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