Il faudra se contenter d’un titre. Il est mystérieux, mais il renseigne aussi de façon précise sur le sentiment de la toile. « Pourquoi les ombres tombent, mais ne nous quittent jamais? » Pourquoi, dans cette histoire, une partie obscure s’attache-t-elle aux gestes? Ils sont dans l’incapacité de s’en défaire. Un souvenir obsédant, la perte d’un être cher? un regret, une faute peut-être que l’on cherche vainement à oublier?

Bria Fernandez a choisi d’intituler ainsi cette scène où deux femmes, d’une grande ressemblance, partagent la pièce. Leur proximité est troublante, au point de laisser penser que l’une sort de l’autre. Dédoublement possible, permanence rétinienne ? Elles se tiennent debout, dans un silence pesant, et le décor suggère une tension similaire. Sur le guéridon, une plante se fane. Au mur, l’horloge souffre du manque d’eau. Le temps est passé par là, et le vent soufflé des grandes plaines de l’est.
Leur proximité est troublante, au point de laisser penser que l’une sort de l’autre. Dédoublement possible, permanence rétinienne ?
Nous n’en saurons guère plus. Bria Fernandez est jeune et elle tient un Instagram aussi mystérieux que son travail. C’est un journal qui parle de l’absence et de la lumière, de la solitude aussi à se tenir, face aux grands lacs, dans la pureté insondable des montagnes Rocheuses. Elle a fait ses études d’art à Calgary (Alberta). Elle a eu un chat qu’elle adorait. Pourquoi employer l’imparfait? Ce chat est vivant, il ne sera jamais une ombre!
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Why do shadows fall, but never leave, huile et acrylique sur toile, 1, 52 x 1, 22m (2021)
Dans le cadre de l’exposition « Mère de l’humanité », jusqu’au 31 août, galerie HOFA, Londres (GB)
RC (ZO mag’)
Photo: Dr and by courtesy HOFA Gallery.
https://thehouseoffineart.com/exhibitions/84/overview/
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