Mali / Plasticien / Ange Dakouo, un tableau… QUI PROMENE L’AUTRE ?

A certaines époques de l’histoire, il est difficile de dire ce qui est blanc et ce qui est noir. Est-ce de ce côté du fleuve, ou est-ce l’autre ? Et dans le cas de ce tableau, que nous propose Ange Dakouo, s’agit-il d’un chien tamanoir ou d’un pangolin ? La seule certitude que nous ayons, tient à l’heure. Il y a un moment dans la journée où il faut sortir l’animal. Sinon il reste bien de salir la moquette.

Il se peut même, dans cette histoire assez réelle que le pangolin parvienne à sauver l’humanité!

Les oeuvres de Dakoua manipulent ainsi les significations. Il les attrape au lasso. Depuis 2018, son travail repose essentiellement sur la matière tissée, qu’il recompose de multiples manières. Ses collages cousus, ses assemblages proposent ensuite des solutions visuelles aux souffrances du moment. Elles sont nombreuses. Elles touchent la terre, elles altèrent la mémoire, elles perturbent nos rapports à l’humain, qui n’est pas un chien, et avec lequel il devient si difficile de parler.

Dans le cas qui nous concerne, disons les choses telles qu’elles sont: l’artiste aborde cette (inextricable) situation sanitaire, qui porte un nom en cinq lettres.  » J’essaye d’aborder le sujet, de son origine et du rôle que jouent les entreprises pharmaceutiques, » explique-t-il. Et ce point l’agace singulièrement, au vu des profits engrangés. Mais pas seulement. « On pointe du doigt cet animal  (pangolin), dans une sorte de diversion, alors que la vérité pourrait être ailleurs. » Manipulation de masse ? Et le tableau rejoint ici l’un des thèmes fréquemment évoqués dans son travail. 

Exposé actuellement à la galerie LouiSimone Guirandou, l’idée du gris-gris et de la protection est récurrente. Protection contre l’histoire, contre l’oubli… contre la manipulation également. La pandémie est de cette catégorie de fléau contre laquelle l’intelligence doit se prémunir. Et on oublie une seconde qu’il s’agit d’un pangolin.

La possibilité traverse alors l’esprit que nous sommes à quatre heures de l’après-midi, au milieu d’un roman américain, et d’une rue inondée par le rayonnement atomique. Il y a une immense tendresse dans cette image, une demande de protection qui ne vient pas forcément de l’animal. D’ailleurs, celui-ci pourrait très bien promener l’humain. Et au bout de la rue, s’ouvrirait un monde, une vie, une hypothèse plus paisible. 

 

Actuellement à la galerie LouiSimone Guirandou, « Brave New World » (expo collective)jusqu’au  3 juillet 2021. Abidjan (Côte d’Ivoire).

RC (ZO mag’)
Photos: A. Dakoua.
https://www.louisimoneguirandou.gallery/exhibitions/28-brave-new-world-dramane-bamana-dramane-diarra-ange-dakouo-alhassane-konte/overview/


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