Sur la mรชme รฉtagรจre, deux mondes sont posรฉs. L’un est en mรฉtal sombre et l’autre brille de nombreuses couleurs. Au travers du premier, le vent passe. Il grince et fait bouger l’architecture. Le second est une flaque de lumiรจre. L’ลil est รฉbloui par les reflets de l’or et de l’azur. C’est un peu de cette faรงon que l’ลuvre de Dieudonnรฉ Fokou fonctionne. » ๐๐ฆ๐ณ๐ต๐ข๐ช๐ฏ๐ฆ๐ด ๐ฅ๐ฆ ๐ฎ๐ฆ๐ด ล๐ถ๐ท๐ณ๐ฆ๐ด ๐ณ๐ฆฬ๐ท๐ฆฬ๐ญ๐ฆ๐ฏ๐ต ๐ญ๐ข ๐ด๐ฐ๐ถ๐ง๐ง๐ณ๐ข๐ฏ๐ค๐ฆ ๐ฉ๐ถ๐ฎ๐ข๐ช๐ฏ๐ฆ, ๐ญโ๐ช๐ฏ๐ซ๐ถ๐ด๐ต๐ช๐ค๐ฆ ๐ด๐ฐ๐ค๐ช๐ข๐ญ๐ฆ, ๐ญ๐ข ๐ฎ๐ฐ๐ฏ๐ฅ๐ช๐ข๐ญ๐ช๐ด๐ข๐ต๐ช๐ฐ๐ฏ ๐ฆ๐ง๐ง๐ณ๐ฆฬ๐ฏ๐ฆฬ๐ฆ, ๐ญ๐ฆ ๐ค๐ฐ๐ฏ๐ด๐ถ๐ฎ๐ฆฬ๐ณ๐ช๐ด๐ฎ๐ฆ… ๐โ๐ข๐ถ๐ต๐ณ๐ฆ๐ด ๐ณ๐ฆ๐ด๐ฑ๐ช๐ณ๐ฆ๐ฏ๐ต ๐ญ๐ข ๐ด๐ฆฬ๐ณ๐ฆฬ๐ฏ๐ช๐ต๐ฆฬ, ๐ฏ๐ฐ๐ถ๐ด ๐ฑ๐ข๐ณ๐ญ๐ฆ๐ฏ๐ต ๐ฅ๐ฆ ๐ต๐ฆ๐ฏ๐ฅ๐ณ๐ฆ๐ด๐ด๐ฆ, ๐ฅ๐ฆ ๐ง๐ฆฬ๐ฎ๐ช๐ฏ๐ช๐ต๐ฆฬ, ๐ฅ๐ฆ ๐ฑ๐ณ๐ฆฬ๐ด๐ฆ๐ฏ๐ค๐ฆ… ๐๐ญ๐ญ๐ฆ๐ด ๐ด๐ฐ๐ฏ๐ต ๐ด๐ฐ๐ถ๐ง๐ง๐ญ๐ฆ๐ด ๐ฅ๐ฆ ๐ท๐ช๐ฆ », รฉcrit-il.



Ces deux visions du monde participent d’une mรชme nรฉcessitรฉ. Dieudonnรฉ Fokou est convaincu que l’art peut engager un dialogue apaisant, entre des rรฉgions apparemment opposรฉes. La faim, la solitude et l’antagonisme ne sont pas des principes de vie. « ๐๐ญ ๐ง๐ข๐ถ๐ต ๐ณ๐ฆฬ๐ต๐ข๐ฃ๐ญ๐ช๐ณ ๐ฅ๐ฆ๐ด ๐ฑ๐ฐ๐ฏ๐ต๐ด ๐ฆ๐ต ๐ท๐ฐ๐ช๐ณ ๐ฅ’๐ข๐ถ๐ต๐ณ๐ฆ๐ด ๐ค๐ฐ๐ฏ๐ด๐ต๐ณ๐ถ๐ค๐ต๐ช๐ฐ๐ฏ๐ด ๐ฒ๐ถ๐ฆ ๐ค๐ฆ๐ญ๐ญ๐ฆ ๐ฅ๐ถ ๐ฎ๐ถ๐ณ ๐ฆ๐ต ๐ฅ๐ถ ๐ค๐ญ๐ฐ๐ช๐ด๐ฐ๐ฏ๐ฏ๐ฆ๐ฎ๐ฆ๐ฏ๐ต. » Car c’est bien de cela que notre รฉpoque souffre. Qu’il soit sanitaire, idรฉologique, racial, qu’il oppose la femme et l’homme, la dialectique et le sentiment, les oppositions rรจgnent. D’un cรดtรฉ le vrai et de l’autre le faux, ร moins que ce ne soit le contraire. Le moi et l’รฉmoi, la prรฉdation et l’empathie.
« ๐๐ญ ๐ง๐ข๐ถ๐ต ๐ณ๐ฆฬ๐ต๐ข๐ฃ๐ญ๐ช๐ณ ๐ฅ๐ฆ๐ด ๐ฑ๐ฐ๐ฏ๐ต๐ด ๐ฆ๐ต ๐ท๐ฐ๐ช๐ณ ๐ฅ’๐ข๐ถ๐ต๐ณ๐ฆ๐ด ๐ค๐ฐ๐ฏ๐ด๐ต๐ณ๐ถ๐ค๐ต๐ช๐ฐ๐ฏ๐ด ๐ฒ๐ถ๐ฆ ๐ค๐ฆ๐ญ๐ญ๐ฆ ๐ฅ๐ถ ๐ฎ๐ถ๐ณ ๐ฆ๐ต ๐ฅ๐ถ ๐ค๐ญ๐ฐ๐ช๐ด๐ฐ๐ฏ๐ฏ๐ฆ๐ฎ๐ฆ๐ฏ๐ต. » Dieudonnรฉ Fokou

Entamรฉ l’an dernier, ร l’รฉpoque de la « Grande Fermeture », cette sรฉrie de collages offre une forme d’issue chromatique. Catherine Giquel qui suit avec une grande attention le sculpteur, parle de « ๐ค๐ฆ๐ด ๐ช๐ฏ๐ค๐ณ๐ถ๐ด๐ต๐ข๐ต๐ช๐ฐ๐ฏ๐ด ๐ฑ๐ญ๐ข๐ด๐ต๐ช๐ฒ๐ถ๐ฆ๐ด ๐ฆ๐ต ๐ฅ’๐ข๐ค๐ณ๐บ๐ญ๐ช๐ฒ๐ถ๐ฆ, ๐ฒ๐ถ๐ช ๐ฐ๐ฑ๐ฑ๐ฐ๐ด๐ฆ๐ฏ๐ต ๐ฅ’๐ข๐ถ๐ต๐ณ๐ฆ๐ด ๐ณ๐ฆฬ๐ฑ๐ฐ๐ฏ๐ด๐ฆ๐ด ๐ขฬ ๐ฏ๐ฐ๐ต๐ณ๐ฆ ๐ด๐ถ๐ณ๐ค๐ฐ๐ฏ๐ด๐ฐ๐ฎ๐ฎ๐ข๐ต๐ช๐ฐ๐ฏ. » En d’autres termes, le sculpteur plonge le regard dans cet รฉblouissement rรฉpรฉtรฉ de la couleur et en extrait des scรจnes, presque invisibles. Ici, il s’agit d’une maternitรฉ. Lร , d’un monochrome en voie de concrรฉtisation. Sous le bleu lagunaire, une femme suggรจre une prรฉsence capable de sauver son humanitรฉ. Un peu plus loin, un innocent gazouille son dรฉsir du lendemain.
Nรฉ en 1971 ร Bamendjou, dans la rรฉgion de lโOuest du Cameroun, Dieudonnรฉ Fokou est nรฉ au sein d’une famille de peintres et de sculpteurs. L’art est un totem bienveillant. Dans les ateliers de Jean Kouam Tawadje et de Joseph Francis Sumegne, l’artiste a patiemment rassemblรฉ les mots et les formes, assagi ses couleurs, et proposรฉ un langage. Sur son รฉtagรจre, les deux mondes n’en sont qu’un seul. Ce matin de confinement, l’architecture mรฉtallique prend juste une autre clartรฉ.

RC (ZO mag’)
Photos: DR et D. Fokou
Ces crรฉations me touchent, dans le coeur, elles ouvrent un monde, dites-lui s’il vous plaรฎt, merci, trรจs bonne soirรฉe
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